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 Chronique d'une nuit d'orage.

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Tibor Koszorus
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Tibor Koszorus


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MessageSujet: Chronique d'une nuit d'orage.   Chronique d'une nuit d'orage. Icon_minitimeMer 30 Mai - 16:26

Partie I: Le méchant "bon Samaritain".



Omega Nuke Lune 37 à 38.


Depuis son arrivée Tibor n'avait pas eu l'occasion d'apercevoir le Docteur Strangelove qu'il entendait pourtant saluer. C'est évidemment dans la serre qu'il le chercha.
Le Roumain crut d'abord que l'endroit était désert mais un bruissement parmi les plantes sembla prouver le contraire. Tibor fit silencieusement le tour du petit massif et vit à ses pieds: le Doc' assit sur une improbable carriole.
Autant étonné qu'amusé, l'homme s'adressa à lui:


"Bunà dimineasta Herr Doktor Strangelove!
...
Semble qu'votre mobilité ait diminué d'puis qu'j'vous ai vu ?! "



S'il y avait bien une chose que Strangelove détestait par dessus tout, c'était qu'on le dérange pendant son travail. Quand il entendit l'intonation d'une voix d'homme, comble de ce genre d'affaire, il ne prit même pas la peine d'identifier à la voix mais surtout à l'accent le personnage qui se tenait à côté de lui. Son esprit ignora donc la première phrase de l'interlocuteur: il était bien trop occupé, en plein délire hallucinatoire, à retirer d'énormes coccinelles aux mandibules surdéveloppées de ses plantes fétiches. Mais alors qu'il avait la sensation d'écraser dans sa main l'une de ces monstrueuses bestioles imaginaires, la dernière phrase de l'individu le fit tressaillir.
Alors qu'il s'apprêtait à recevoir l'horrible goujat d'une volée d'insultes bien senties, sa langue resta collé contre son palais quand il vit qu'il s'agissait en fait d'un certain Tibor, un des membres d'Acide Nucléik qu'il affectionnait particulièrement pour sa discrétion et "la promesse" tant espérée qui hélas n'avait pas pu se concrétiser. Le docteur resta muet un instant, le poing fermé sur l'un de ses insectes chimériques, le regard fixé sur l'étrange Roumain mais très vite son esprit regagna un minimum de raison pour lui répondre convenablement:


"Ach, mein cheune ami, che suis très heureux de vous revoir! Ne faites pas attention dit-il en frottant ses mains comme pour enlever quelque chose de désagréable, j'étais en train de chasser ces horribles péééétits cloportes qui pourrissent nos chères plantes. »


Le vieux marqua une courte pause, suivant des yeux le gros cafard qui grimpait le long de la jambe de Tibor, avant de reprendre, l'air soucieux:

« Et bien oui, comme vous l'avez remarqué, me voilà destiné à traîner au ras du sol, tel un minable péééétit chien de prairie. Mein cher fauteuil...mein cher fauteuil est enseveli là bas, sous un tas immonde de gravas, à cause d'un regrettable accident...mein éminent confrère a voulu me montrer le labo qu'il avait tant chéri à construire, et voilà que la terre nous tombe sur la tête. Grâce à de bonnes âmes, nous avons été sauvés, et mein confrère a confié la reconstruction et le déblayement de la salle souterraine à ce fainéant de Sasarai. »

Il se dirigea alors vers la porte, se cramponnant tant bien que mal au sol pour avancer sa carriole déglinguée. La main pointée vers une zone toute proche, il continua son récit:

"Mais ce péééétit connard n'a chamais mis les pieds là bas, et ce n'est pas demain la veille qu'il prendra la peine de mettre la main à la patte, même si ch'étais obligé de ramper face contre terre pour me mouvoir..."



Tibor jeta un rapide coup d'oeil dans la direction indiquée et s'indigna manifestement plus par politesse que par réelle conviction:

"Personne n'a tenté de l'contraindre? Scandaleux... que fait Stauker?"


Le Roumain ne semblait pas réellement compatir, il observait l'étrange homme à ses pieds et un sourire ambigu naquit sur son visage. Il songeait qu'aller persécuter l'ingénieur chef serait certainement une activité fort divertissante. Heureux de s'être trouvé une nouvelle occupation, il prit congé très rapidement.

"Repass'rai plus tard. Bonne... "Chasse" Doktor." dit-il en montrant d'un geste vague les plants de la serre.


Dernière édition par le Mer 30 Mai - 18:18, édité 1 fois
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Tibor Koszorus
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MessageSujet: Re: Chronique d'une nuit d'orage.   Chronique d'une nuit d'orage. Icon_minitimeMer 30 Mai - 16:29

Tibor revint en fin d'après midi en traînant derrière lui un fauteuil roulant terreux qu'il abandonna devant la serre. Il s'accouda nonchalamment à l'entrée de celle-ci, une improbable cigarette au coin des lèvres, méprisant les quelques personnes qui y travaillaient, il interpella Strangelove:

"Dooookktor Straaanngelove..."

Quand il vint vérifier qui l'importunait une fois de plus, le Roumain sourit de toutes ces dents, sans faire de commentaire ni expliquer les détails de l'affaire, il montra de la tête le fauteuil en plus ou moins bon état de marche...


Après la brève entrevue accordée à Tibor Koszorus, Le Docteur Strangelove était passablement excédé.
L’évocation de son précieux fauteuil l’avait rendu maussade, ce rappel lui confirmant que ses chères roulettes et ce siège si confortable resteraient à jamais un minable souvenir dans sa pitoyable existence.
Après tout, le jeu avait peut être assez duré…depuis quand trompait il les gens sur sa prétendue immobilité partielle?

Mais après quelques heures de travail acharné à écrabouiller de gros pucerons immatériels sur le sol poussiéreux de la serre, son nom retentit à nouveau dans la pièce, brisant le silence cathodique de l’improbable labeur. Il se précipita donc à la source du bruit et aperçut très vite l’homme qui l’avait quitté un peu plus tôt dans la journée.

Quand son regard se posa sur l’indispensable machine roulante souillée par la caillasse et la boue séchée, le vieux fut au bord de la crise cardiaque. Pendant un temps, il mit cette apparition sur le compte de son cerveau embrouillé par la trop grande absorption de ses RICOLA.
Complètement désarçonné par cette vision qu’il considérait dans son délire comme l’œuvre d’une incroyable et miséricordieuse entité supérieure, l’homme regarda le Roumain tel un enfant qui vient de recevoir son cadeau d’anniversaire, avant de bredouiller une série de mots étouffés qui ressemblaient vraisemblablement à de confus remerciements.

Afin de s’assurer une bonne fois pour toute de la réalité de la chose, il frotta longuement ses yeux avant de soulever lentement ses paupières: rien n’avait bougé, si ce n’est l’apparition de quelques Cupidon rondouillards. Les petites bêtes adipeuses voletaient tout autour de l’engin avec lourdeur, balançant en grande trombe d’innombrables petits confettis…
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Tibor Koszorus
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MessageSujet: Re: Chronique d'une nuit d'orage.   Chronique d'une nuit d'orage. Icon_minitimeMer 30 Mai - 16:37

Cela faisait quelques jours qu’une partie du groupe de l’Acide Nucléik était rentré à Omega…

Henja avait principalement passé ce temps à tenter de se remettre de sa malheureuse ingestion de champignons hallucinogènes…
Entre ses délires, la jeune femme n’avait vu quasiment personne, tout le monde semblait affairer et sa radio restait étrangement silencieuse ces derniers temps…
Quand elle alla un peu mieux, la Croate alla faire un tour dans les rues de la ville… Mais hormis les bavardages des brailleuses, peu de choses animaient la ville en ce début de soirée…
Henja finit par trouver celui qu’elle cherchait, Tibor, et elle ne put réprimer un sourire ravi de le retrouver… Elle entra dans la petite cahute qu’il occupait, l’embrassa sur la joue et lui dit :


Zdravo !… j’suis contente de te revoir, j’ai cru que j’arriverai jamais à me remettre de ses foutus champignons…. Rappelle moi de pas en reprendre…

La jeune femme bailla, les cernes visibles sous ses yeux trahissaient son manque de repos… Elle s’étira et s’assit ensuite près du roumain…

T’fais quoi depuis qu’on est arrivé ? J’m’ennuie moi, pas toi ? Je…

Une soudaine et violente averse de pluie, suivi d’un coup de tonnerre, coupèrent net sa phrase…
La croate détestait ce genre de temps, elle fit une moue désapprobatrice et frissonna quand un courant d’air froid rentra dans la pièce…


Sranje, un orage… manquait plus que ça…
Dragi, je peux dormir ici ? Je n’aime pas être seule dans ces moments là…


Le Roumain s'était installé près du repère secret du Docteur Strangelove et assez loin de tout bâtiment Nukien. Le campement se trouvait être assez sommaire et ressemblait plus ou moins à une canadienne à auvent carré... Néanmoins l'endroit se trouvait être assez spacieux, en tout cas bien suffisant pour deux.
Tibor regarda la jeune femme, une pointe d'étonnement dans la voix, il lui répondit:


" Oui.
...
T’as peur d'l'orage toi? "


Il s'agissait évidement plus d'une constation que d'une question et l'homme resta pensif en observant les éclairs et les bourrasques du dehors, les orages n'étaient pas pour lui déplaire...
Revenant à Henja mais sans dire ce que lui avait fabriqué de ses derniers jours:


"Cette ville est pleine d'agitation inutile...
Dis moi, Stauker ou Stranlove n'avaient pas quelqu'antidotes à t'fournir?
T'as l'air vanné."


Tibor passa un doigt sous les yeux de la jeune femme là où les marques de fatigues étaient les plus évidentes...
L'installation semblait devoir résister assez bien à l'orage si ce n'était quelques grosses gouttes d'eau qui déperlaient régulièrement à l'intérieure.



Henja regarda les quelques gouttes qui s’infiltraient dans la tente...
Assise aux côtés du roumain, elle posa sa tête sur l'épaule de Tibor avant de lui répondre :


La pluie, on en a pas souvent en Croatie, et des orages encore moins... Alors quand ça éclate comme ça, c'est mauvais signe chez nous...
Autant il peut faire très froid en hiver, autant les étés sont d’une chaleur étouffante… mais la pluie, ça non on en a pas…


Elle avait répété ces derniers mots en secouant la tête nonchalamment…
Elle s’arrêta quelques secondes, bailla à nouveau puis reprit :


Non les doc’ n’avaient rien… et puis je t’avouerai que je les ai pas beaucoup vus… je pense que mon état, ils s’en fichaient royalement même…

La fatigue lui donnait l’impression d’avoir froid, elle s’allongea en boule, tel un chat, la tête reposant sur la cuisse de son amant et lui murmura :

J’ai froid… t’as pas une couverture pour moi ?


Tibor "trouvait" régulièrement des tas de trucs plus ou moins utiles mais il n'avait jamais cherché à se procurer de couverture. Quand Henja en demanda une il regretta bien ce manque de prévoyance.
Il attrapa dans son sac une chemise qui avait pour seul mérite d'avoir des manches longues et la fit passer doucement à la jeune femme. Il lui confia aussi en guise de couverture son blouson qui était doublé.

Sa voix grave mais nette dominait la pluie mais se faisait parfois recouvrir par le tonnerre:


"n'y avait pas vraiment d'pluie non plus... beaucoup d'neige dans les Carpates, sinon pareil, très chaud, très froid... "

Tibor continua un peu à discourir tout seul et s'arrêta lorsqu'il manqua d'enchaîner en Roumain. Pour vérifier si elle dormait, il lui chatouilla l'oreille du bout des doigts et n'obtint rien de plus qu'un inconscient mouvement d'épaule.
Il ne bougea plus. Elle avait l'air paisible et il lui souhaitait un sommeil sans rêve.

Pourtant au bout d'un moment jugeant qu'il pouvait l'abandonner pour quelques instants il roula en oreiller les quelques affaires qui traînaient là et les lui plaça sous la tête. La pluie bien que moins forte n'avait pas totalement cessée, il prit son chapeau et s'éclipsa...

...

Lorsque le Roumain revint la nuit était largement avancée, le plus fort de l'orage s'était abattu sur eux pendant ces quelques heures. C'est un Tibor trempé, maculé de boue et sans chapeau qui fit son apparition. Entre deux éclairs qui zébraient encore le ciel, il essaya de voir si Henja se trouvait encore là...



To be continued...

[écrit par les joueurs/euses d'Henja Milovan, du Docteur Strangelove et de Tibor Koszorus.]
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Tibor Koszorus
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MessageSujet: Re: Chronique d'une nuit d'orage.   Chronique d'une nuit d'orage. Icon_minitimeMer 30 Mai - 22:01

PARTIE II Tourbillon Ricolesque.





Une terrible obscurité, accompagnée de son effrayant ballet lumineux, avait envahi tous les alentours d’Omega Nuke. Au cours de la journée, de monstrueux nuages noirs avaient définitivement englouti toutes les brèves apparitions du ciel.

A chaque éclair, Strangelove tressautait de douleur, comme si quelque chose le touchait, ou plutôt, l’envahissait. A chaque détonation du tonnerre, sa main gantée faisait des bonds incommensurables, comme animée par une force interne autonome.
Ce soir là, elle avait définitivement pris sa liberté, profitant de l’état pitoyable du docteur, qui s’était bourré de ses petites pastilles Ricola, ou plutôt, pourrait on dire, de son lsd fabriqué en masse dans le Pavillon Manucure. Mélanger à cela une forte proportion à avaler quelques gouttes de bourbons quand il était dans cet état, et le résultat devenait particulièrement explosif.

Au début de leur aventure commune, quelqu’un avait fait remarqué qu’il n’y avait que les docteurs qui fumaient, amusant paradoxe pour des gens qui se considéraient garant de la santé d’autrui. Mais ce que cette personne ignorait, c’est qu’au sein de cette miraculeuse assemblée de survivants, résidait l’esprit le plus pervers, le plus obscène, le plus incontrôlable et le plus déjanté de toute la communauté scientifique.

Sa petite cabane en bois, où il entrait la nuit pour ne pas que les autres puissent découvrir certains de ses terribles secrets, n’allait bientôt plus pouvoir supporter ses ardeurs incontrôlables.
Un ultime geste du monstre enveloppée de cuir l’éjecta hors de son trône nouvellement retrouvé, et le fit atterrir contre le sol de bois mal installé d’où sortait une végétation qui gagnait tous les jours du terrain sur cette matière crasseuse. Il s’agrippa tant bien que mal au rebord d’une fenêtre défoncée par le vent, de petits éclats de verre s’enfonçant dans la chair nue de sa main « valide ».
Mais quelque chose clochait.
Le Docteur, malgré son état avancé dans le délire des psychotropes, constata que son genou s’était soudain plier. Et, après quelques lamentables échecs pour se relever sur ses jambes molles, le vieux put enfin se tenir debout, les muscles des fesses palpitants, qui agitaient ses cuisses dans d’étranges petits spasmes. Il s’écria alors, les mollets tout frémissants, à deux doigts de faire effondrer la carcasse ivre du Docteur:


« MEIN FUHRER, CHE MARCHE! ».

Un beuglement qui se termina par l’écrasement du poing gantée contre sa face de dément, poussant ainsi »l’handicapé » en travers de la mince porte, qui vola en éclat sous la pression du poids.

Il se retrouva à nouveau la face contre terre, mais cette fois dans une mélasse immonde d’eau et de terre qui avait recouvert son visage d’une épaisse couche de gadoue toute dégoulinante. Après avoir fait pivoter son corps, comme pris par l’instinct de survie, les cinq doigts schizophrènes entourèrent son coup grassouillet et commencèrent leur horrible travail, laissant au docteur peu de chance de survivre par cette nuit d’orage…




Tibor s'acheminait rapidement vers chez son plus proche voisin avec la vague intention d'obtenir un service en contrepartie de celui rendu plus tôt.
La petite hutte était en vu et à la faveur d'un éclair le Roumain vit un homme transpercer violemment la porte. Il se précipita, puis stoppa net, restant une seconde exsangue devant le tableau qui s'offrait à lui: le Docteur boueux agrippant frénétiquement et inutilement la vicieuse main gantée, tentant de se soustraire à sa propre emprise dans d'affreux râles gutturaux...
Reprenant son sang-froid devant l'urgence de la situation, Tibor s'arque bouta au bras assassin pour lui faire lâcher prise. La résistance était impressionnante et l'homme commençait à redouter de ne pouvoir l'arrêter quand soudain une détente nerveuse se fit. Le bras et les doigts se redressèrent formant une ligne parfaite, un salut douteux vers le ciel qui déstabilisa l'équilibre précaire de Tibor. Celui-ci roula à son tour dans la terre boueuse puis rampa jusqu'au Docteur qui crachotait et commençait à proférer des obscénités en Allemand.

Le Roumain profita de cet instant de lucidité pour saisir les flasques jambes et traîner "l'handicapé" dans sa cahute.
L'orage redoublait de vigueur, des torrents d'eau passaient à travers porte et fenêtre, et la terrible main du Docteur Strangelove recommençait à s'agiter fébrilement. A peine plus conscient le Docteur tentait d'endiguer les soubresauts tout en hurlant toujours plus d'insanités. Ce n'est que lorsqu'il fut à peu près installé dans son fauteuil que Strangelove s'avisa de la présence de Tibor. Voyait-il une bête fantastique et mystique, une créature étrange sortie de son imagination délirante? Quoiqu'il en soit il eut un mouvement de recul effrayé et emporté dans un nouveau spasme il failli encore sortir de son fauteuil.

Déboussolé Tibor tenta pendant de longues minutes de le tenir tranquille jusqu'à ce qu'il s'aperçoive que le Dokteur hurlait à plein poumons les mots "Ménottes, Ménottes", et qu’il cherchait en fait à se jeter vers le sac à dos brun qui traînait sur le plancher.
Il sauta dessus cherchant fébrilement un moyen quelconque de contenir le déraisonnable Doktor.

Il dut d'abord écarter une multitude de petites boites estampillées "Ricola", jeta sur le sol de poisseux magasines Allemands pornographiques à tendance sado-masochiste et manqua de se couper à la pointe d'un sécateur. Enfin il sortit avec une stupeur incommensurable une paire de menottes, qui s'était joyeusement emmêlée à des pinces tétons...
Tibor fixa un instant le Docteur Strangelove qui s'agitait toujours et fondit sur lui pour attacher d'un geste dextre et aussi serré que possible le poignet ganté au bras de la chaise roulante.

Les mouvements frénétiques ne cessèrent pas tout de suite et l'équilibre du fauteuil s'en trouvait un peu compromis.

Désormais accroupi dans un coin de la cabane Tibor observa longtemps, ponctuellement éclairé par les zébrures du ciel, les délires furieux du Docteur. Ce n’est que lorsque celui-ci, ivre de cette débauche d’énergie, tomba dans un profond sommeil que le Roumain l’abandonna lamentablement attaché à son fauteuil…



To be continued.

[écrit par les joueurs/euses du Docteur Strangelove et de Tibor Koszorus.]
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Tibor Koszorus
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MessageSujet: Re: Chronique d'une nuit d'orage.   Chronique d'une nuit d'orage. Icon_minitimeJeu 31 Mai - 20:42

Ames de moins de 18 ans (ou ne pouvant supporter de lire des passages à tendance érotiques) s'abstenir.


PARTIE III. Home sweet home.



....

Lorsque le Roumain revint la nuit était largement avancée, le plus fort de l'orage s'était abattu sur eux pendant ces quelques heures. C'est un Tibor trempé, maculé de boue et sans chapeau qui fit son apparition. Entre deux éclairs qui zébraient encore le ciel, il essaya de voir si Henja se trouvait encore là...



Henja avait dormi plusieurs heures sans interruption, ce qui ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps...
Lorsqu'elle se réveilla, les idées encore embrumées par le sommeil, elle s'étira de longues minutes avec de se rendre compte que Tibor n'était pas là...

La jeune femme se releva rapidement, sortit dehors pour voir si le roumain était dans le coin mais elle ne le trouva pas, et la pluie qui tombait ne l'incitait guère à pousser plus loin ses recherches...
Maintenant bien réveillée, elle se glissa dans un coin de la tente, son scalpel à la main et les sens en alerte...
Au bout de ce qui lui paru une éternité, elle entendit des bruits de bas... Cachée par l'obscurité, elle attendit... Un homme pénétra dans l'abri et y fit quelques pas avant de s'arrêter, semblant chercher quelque chose...

Henja ne reconnut pas Tibor sans son habituel chapeau, le manque de lumière ne l'y aidait pas et les éclairs modifiaient sa silhouette...
Sans bruit, la croate s'approcha du roumain et d'un geste vif et rapide, elle plaça le scalpel sous la gorge de l'homme tout en soufflant un:


"Ne bouges pas".


Au milieu de cette nuit improbable, Tibor avait pénétré sous l'abri avec une profonde lassitude et surtout un sentiment de sécurité. Il ne s'attendait pas spécialement à retrouver Henja là... mais il était certain qu'il ne s'imaginait pas être agressé dès l'entrée.

Il entendit vaguement l'ordre et pensa un instant être en plein cauchemar. Seule la pression de la lame lui rendit instinct de survie et lucidité...
En l'occurrence ce fut surtout l'instinct de survie qui se trouva être le plus fort. Tibor s'abstint de déglutir, s'immobilisa absolument et cessa même de respirer.

Mieux valait selon lui tenter un geste désespéré que de se laisser occire de la sorte...
Il se dégagea tout d'un bloc, saisissant le poignet armé et jetant un coup d'épaule qui espérait atteindre une mâchoire ou une poitrine selon la taille de l'adversaire.
La lame ripa et imprima une trace sanglante mais il en avait dorénavant à peu près la maîtrise et il entraîna l'agresseur à terre.
Ce n'est que lorsqu'il fut tout dégoulinant d'eau au dessus de la jeune femme que Tibor percuta. Il suspendit tout geste et ne put que clamer sa stupeur en mettant un nom sur cet adversaire.


"Dumnezeu! Henja?! "


La surprise de Tibor équivalait à celle d’Henja… Son scalpel toujours à la main, allongée à terre sous le roumain, la jeune femme lâcha:

"Tibor ! "

Elle abandonna toute forme de lutte, jeta la lame un peu plus loin et tenta une explication, mais la confusion dans laquelle elle se trouvait et ses phrases entrecoupées de mots en croate n’aidait en rien sa compréhension par Tibor :

"Ne razumijem… Tibor… mais où étais tu passé ?
Est noc… ja… réveillée… sranje… Ispri¢avam te! "


Elle se rendit rapidement compte qu’elle parlait dans sa langue natale…
Elle se calma un peu, dégagea ses poignets de l’emprise du roumain, et appuyant sur sa poitrine pour le forcer à se relever et s’asseoir, Henja put quitter sa position défavorable et s’asseoir également, face à l’homme qu’elle venait d’agresser…
Massant doucement ses poignets rendus douloureux à cause de la prise de Tibor, la jeune croate reprit :


"Je ne t’ai pas reconnu… Quand je me suis réveillée, tu n’étais plus là… Je t’ai cherché en vain, alors j’ai décidé de t’attendre… en prenant mes précautions…
Et… et tu es entré, ça aurait pu être n’importe qui d’autre, alors je n’ai pas hésité et tu connais le résultat… "


Elle passa une main hésitante sur la joue du roumain, espérant qu’il comprendrait ce qui c’était passé…
Tibor savait qu’Henja n’hésiterait pas à tuer quelqu’un si la nécessité se présentait, du peu qu’elle lui avait dit de son passé, il pouvait soupçonner que ce ne serait même pas la première fois, mais il ne l’avait encore jamais vu à l’œuvre…
Certains imaginaient mal que sous l’apparence frêle de la jeune infirmière et sous la tendresse qu’elle démontrait parfois, se cachait une jeune femme déterminée et prête à tout, même au pire et ce sans remords…
Cette nuit changerait peut être quelque chose entre eux mais pour l’heure, elle n’en avait cure…


"Elle finit par sentir sous ses doigts la blessure au cou de Tibor :
Laisse moi voir ça…
Hum… c’est superficiel, rien de bien grave…
T’sais dragi, je t’aurai sans doute tué si tu n’avais réagi… "


Elle s’arrêta quelques secondes, se rendant compte de ce qu’elle aurait pu lui faire, puis reprit, imperturbable :

"Par contre, tu es trempé et si tu ne te changes pas, tu risques d’attraper quelque chose… "

Remise du choc et à nouveau maîtresse d’elle-même, elle entreprit d’aider le roumain à quitter ses vêtements…
Un éclair illumina brièvement l’intérieur de la tente et leurs regards se croisèrent enfin… Quand Tibor se retrouva torse nu, Henja, à genoux face à lui, prit son visage dans ses mains et l’embrassa longuement…
Puis, cherchant ses yeux dans l’obscurité tout en caressant la poitrine de l’homme, elle lui demanda calmement :


"Où étais tu ? Tu n’as jamais été aussi sale… "


Passée la surprise première Tibor trouva l'aventure assez distrayante. Il ne fallait pas grand chose pour l'amuser lorsqu'il s'agissait de quelques montées d'adrénaline. Néanmoins il avait bien failli cogner violemment et ce fait l'avait légèrement effrayé...

Il se laissa repousser docilement et apprécia le baiser d'Henja qui après tout ça avait quelque chose de rassurant. Débarrassé de la chemise qui lui collait à la peau Tibor sourit dans l'obscurité sous la question d'Henja. Il lui était difficile de raconter qu'une visite anodine à un voisin s'était transformé en une rencontre absolument inimaginable puis finalement à cette attaque impromptue...
Tout en se débarrassant de ses derniers habits notamment de son pantalon particulièrement crasseux, le Roumain ironisa sur l'affaire:


"Il... je... j'ai vu Doktor Strangelove... n'a pris un bain d'boue. .."

Il enchaîna d'une voix bien plus sérieuse:

"J'veux qu'tu fasse très gaffe quand tu l'approches, l'est vraiment pas net c'gars."

Tibor se tut un instant, s'allongeant, comme perdu dans ses pensées, avant de ramper vers la jeune femme pour soulever débardeur et chemise afin de lui embrasser plusieurs fois le ventre. Il se redressa pour venir au contact de ses lèvres et ajouta d'un air taquin:

"J’préfèrerai aussi... Que... T’égorges les gens à l'extérieur."


Henja répondit d'une voix amusée aux recommandations de Tibor :

"Oh ne t'inquiètes pas, si je dois égorger quelqu'un ici, je nettoierai tout après ! "

Elle se releva, lui souffla un simple "attends" et alla fouiller dans un coin de la pièce...
Elle revint avec deux bougies à la main qu'elle alluma et installa à une distance raisonnable de Tibor...
Henja regarda son amant, allongé à terre, et sourit en repensant à ce qu'il s'était passé... La jeune femme regrettait presque que ce soit Tibor qui se fut présenté, si ça avait été une brailleuse, pas sûr qu'elle aurait repassé la porte dans l'autre sens...

La jeune femme se déshabilla lentement, les flammes vacillaient et la faible lueur qu'elles dégageaient se reflétait sur son corps nu...
Sans un mot, elle se rapprocha du roumain et s'installa à califourchon sur lui... Elle l'embrassa d'abord tendrement, puis l'obligeant à s'allonger complètement, ses baisers se firent plus fougueux et sauvages...



Fasciné Tibor regardait Henja se déshabiller, Les petites flammes projetaient des ombres qui donnaient au Roumain l'envie d'explorer à nouveau son corps.

Sous les baisers de plus en plus intenses, il s'amusait de cette sensualité sauvage, refusant parfois sa bouche avant de revenir au contact de la langue adverse. Rapidement il roula de côté entraînant la jeune femme avec lui afin de prendre l'ascendant.
Il la parcourut du cou au bas ventre laissant dans son sillage d'éphémères mais nettes traces de dents. Pendant qu'il caressait les cuisses de sa maîtresse, sa langue roula des lèvres intimes vers le bouton de plaisir. Quelques doigts plus aventureux que les autres forcèrent le passage et le pouce prit la place de la langue pour malmener le petit organe érectile. Tibor n'entendait pas se laisser déloger avant d'obtenir un spasme de plaisir. Il finit par revenir à la gorge d'Henja goûtant la peau ici et là...

Les caresses se multiplièrent, le Roumain plongea un regard brillant dans celui de la jeune femme et la pénétra lentement. L'enlacement se fit de plus en plus intense, au bout d'un moment Tibor entraîna à nouveau Henja avec lui jusqu'à se retrouver assis les mains parcourant la taille de la Croate...




Dehors, la pluie avait reprit de plus belle et les gouttes frappaient parfois avec fracas les parois de la tente…
Mais à l’intérieur de l’abri, rien ne perturbait les deux amants… Une autre forme de tempête se jouait, mélange furieux des corps enlacés qui ne se quittaient pas…
Henja et Tibor faisaient l’amour en mêlant à la fois tendresse et violence…
L’un comme l’autre prenait tour à tour l’ascendant et ils semblaient tous deux y trouver un plaisir incommensurable…

Assise sur lui, les mains de la jeune croate caressaient le dos de l’homme, laissant quelques griffures à certains endroits, tandis que ses lèvres allaient à la rencontre de celles du Roumain, le laissant jouer avec l’anneau qu’elle y portait… Ils restèrent ainsi quelques minutes, puis, sans rien dire, elle le plaqua à nouveau au sol…
Sa bouche se promena alors sur le corps de Tibor, suivant par moment la ligne des muscles pectoraux ou la courbe du ventre…

Lorsqu’elle remonta au niveau du cou, Henja s’aperçut que la légère blessure qu’elle avait causée à Tibor s’était rouverte, une goutte de sang s’était d’ailleurs formée à l’extrémité de l’entaille…
La jeune femme passa plusieurs fois la pointe de sa langue sur la plaie, faisant ainsi disparaître temporairement le sang accumulé, et termina en y déposant un baiser…

Elle se releva ensuite doucement pour regarder son amant, ses yeux noirs brillant et un sourire étrange accroché aux lèvres… Après s’être penchée pour l’embrasser avec ardeur, Henja rejeta sa tête en arrière, et pendant que les mains de Tibor caressaient sa poitrine, la jeune femme ondulait avec souplesse son bassin pour les mener ensemble jusqu’au point culminant du plaisir…
L’orgasme survint peu de temps après, dans un flot de gémissements extatiques qui résonnèrent dans la tente…

La croate s’allongea contre le roumain, ses jambes mêlées aux siennes et la tête posée sur son torse comme elle en avait l’habitude, écoutant sa respiration et les rapides battements de cœur…
Ils ne disaient rien mais chacun laissait ses doigts frôlés subtilement le corps de l’autre… Ceux d’Henja finirent par arriver à l’entrejambe de Tibor et ces caresses ne semblaient pas déplaire au roumain…
La jeune femme se releva légèrement pour trouver les lèvres de son amant, puis, brisant le silence, elle lui murmura, mutine :


"Et bien dragi, pas encore fatigué ?"
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Tibor Koszorus
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Tibor Koszorus


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MessageSujet: Re: Chronique d'une nuit d'orage.   Chronique d'une nuit d'orage. Icon_minitimeJeu 31 Mai - 20:58

Etendu de tout son long, les doigts parcourant négligemment l'épaule d'Henja, Tibor frémit légèrement sous les caresses de celle-ci. Un discret sourire se forma sur ses lèvres et le regard mi-clos qu'il lui adressa cachait mal la flamme qui y brillait.

Un jour glauque allait bientôt naître, probablement bientôt assombris par un nouvel assaut orageux. Ce chaos donnait une acuité particulière aux sens de Tibor et il lui semblait confusément que sa toute nouvelle égratignure le brûlait. Echauffé, le Roumain parcourut à nouveau la peau de la jeune femme, traçant à son grée un canevas de baisers et caresses.

Dans l'enlacement tendre comme violent, la friction des corps et des sexes, Tibor exultait. Inlassablement, il explorait, découvrait, redécouvrait et surtout aimait le partager avec elle...
Mais toujours aussi peu expansif il ne prononça pas un mot, seul un sourire un peu charmeur témoignait de l'affection qu'il lui portait réellement...



Henja continua pendant quelques temps à caresser Tibor...
Puis, tout en l'embrassant, elle l'obligea à s'asseoir et à reculer progressivement...
Arrivés dans un coin de la tente, la jeune femme s'allongea sur lui et dispersa son attention avec maintes caresses et baisers...

Rapidement, elle attrapa son débardeur qu'elle avait plus tôt envoyé par là et avec des gestes rapides et précis, elle attacha les poignets de Tibor à un des poteaux qui maintenaient la tente...
Elle lui dit tout en riant :


Et si on jouait un peu ?

Sans même attendre une réponse, la croate se mit à l'embrasser plus ou moins sauvagement, profitant de l'entrave du roumain pour de temps à autre se redresser et le regarder avec envie...

Tibor ne se rendit pas immédiatement compte de ce que tramait la jeune femme et fut autant ébahi de sa hardiesse que de la rapidité d'exécution. Il n'eut pas le temps de répondre, d'ailleurs qu'aurait-il pu dire...

Dans ses yeux sombres passa un éclair rageur de bête sauvage prise au piège et son premier mouvement fut de chercher à s'échapper jusqu'à ce qu'il sente que le lien de textile se dénouait facilement.
Du coup il céda à Henja, la laissant jouer comme elle l'entendait, lui lançant des regards provocateurs malgré la position de faiblesse tolérée qui était la sienne.

Complaisant le roumain resta entravé, et s'amusa simplement à essayer embrasser tout coin de peau qui passait à sa porté...



Henja s'amusa à laisser de multiples traces de morsure dans le cou et sur le torse du roumain... Ravie qu'il se laisse faire, la jeune femme l'embrassa sans ménagement, caressant avec précision certains parties du corps de Tibor...
Au bout d'un moment, lasse de cette position, la jeune femme se pencha pour dénouer les liens qui retenaient Tibor... Allongée sur lui, elle fit jouer son bassin pour les faire rouler tous deux de manière à ce que le roumain se retrouve au dessus d'Henja...

Leurs ébats durèrent encore quelques temps et s'achevèrent dans des râles de plaisir très certainement audibles de l'extérieur de la tente...



[écrit par les joueuses d'Henja Milovan et Tibor Koszorus.]
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