Incident en place publique

Frodon ta gueule

à ce moment Frodon se retourne vers Greg et reste à écouter la suite

T'as pas non plus à insulter un écorcheur, car sans eux tu ne serais même pas vivant il n'y aurait sans doute même plus de ville.
Toi tu risques pas ton cul à élever des chameaux, eux si !
T'as pas capté que sans eux les sénos auraient depuis la mort d'Orlan rasé 3 à 4 fois la ville ?
Alors je crois que le respect c'est le minimum.

Oh mais je les respecte!!!!!!!! Tu peux demander aux autres écorcheurs. Je n'ai jamais eu un mot plus haut que l'autre.
Comme je l'ai dit, je les remercie de leur travail. Je sais très bien que l'on ne serait plus là depuis longtemps si ils n'étaient pas là depuis des lustres.
Ce que je demande, c'est qu'il ne fassent pas de nouvelles conneries de ce genre. Une baston, ok, mais légère, pas d'acharnement....

Maintenant je te laisse gérer cela. Comme tout le monde le sait, c'est toi le Boss. Si il y a besoin, tu sais que tu peux toujours compter sur moi.

Heureusement Jerk venait d'arriver, il pourrait voir l'état de Samy

Frodon, tu restes avec moi pour l'instant, on va éssayer de lui faire une gueule pas trop éffrayant esi y'en a qui veulent une cérémonie..

Pas de prob, de toute façon j'en suis. Par contre, j'ai l'impression qu'il va nous falloir un cimetierre à Ramdam si ca continue comme ça....

La bouche encore barbouillée du goût du sang et du fer, Louis se relève, assez péniblement, mais il se relève. Un sale regard qui en dit long dans la direction de Greg, mais pour l'instant, il faut faire profil bas... Il se contente d'acquiescer à l'ordre d'Aaron.

Puis Patty, la gueule en sang, qui continue de se la ramener... Il lui fait signe de s'apaiser...

"P... Koff... Paix, chevalier de Warrior... Koff koff... Pour l'instant nous allons nous affairer à notre tour de garde... Pour l'instant."

Un dernier regard pour Aaron, mélé de colère et d'incompréhension... En d'autres temps, ils auraient sans doute butté tout le monde dans une orgie de cul et de sang... Mais le fait était là: ils s'embourgeoisaient tous à force de vivre en communauté.

Sans rien ajouter, l'illustre majesté se retire en direction des remparts.

La nuit descend sur la ville gelée. Le froid cisaille les chairs, qui se réfugient auprès de foyers rougeoyants et anémiés ou de partenaires de débauche décharnés.

La pompeusement nommée King Plazza s’est vidée. Seules quelques ornières boueuses que la neige peine à recouvrir témoignent de l’agitation passée. Des traces de pas, et surtout un cadavre. Que nul n’a eu l’initiative d’enterrer. Ni même de traîner pudiquement à l’abri des regards.

Il est là, gisant dans un magma de fange, de neige gâtée, de sang gelé. Déjà couverte de givre, sa peau à jamais froide se craquèle en minces escarres violacés. Ses yeux ouverts sont vitreux, glacés et accablés. Sur son bras, une plaie béante et figée. Les insectes, craignant le gel, l’ont pour l’instant boudé.

Etonnant. Ce corps est encore dans les limbes, la vie l’a quitté depuis plusieurs heures mais les serviteurs de Gaïa n’ont pas encore commencé leur digestion.

Le mutant envoie quelques coups de bottes dans la dépouille. Des bruits sourds et un gargouillis de sphincter agonissant.

Eirikur lève les yeux au ciel, découvrant son cou blême aux vents mordants soufflant du Nord. Malgré la pénombre, ses yeux croient discerner deux vautours qui tournoient. Bientôt, d’autres se joindront au ballet. Il est temps de leur laisser la place.

Avant de quitter la scène, il ramasse fiévreusement une pièce d’étoffe terne et mouillée. Les rôdeurs ont déjà fait les poches du macchabée, mais nul n’a jugé utile de glaner son bandana crasseux.

Alors que les bruits des pas cloutés d’Eirikur s’amenuisent dans la nuit, les claquements secs de becs perforants de charognards vont crescendo.

Rideau.


(Au fait, ça vous dit pas de le poster en narratif collectif celui-là ? )