Arrivée "discrète" du tas de boulons à vapeur

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 18/02/2009

La route depuis Ironwood aurait presque pu paraitre une balade de santé pour l'étrange trio s'il n'y avait pas eu l'horrible machine à faire fonctionner. Tout au long du voyage, ça avait été du chargement de charbon, des claquements assourdissants de soupapes automatiques, sans compter l'erreur initiale de confier le volant à la rouquine.

Les trois personnes n'auraient pas eu besoin de maquillage pour se fondre dans la nuit, les vêtements noirs de suie. Pour sa part, Alopias n'avait même pas pris soin de s'essuyer le visage, sa sueur ayant colée la fine poudre à son visage comme un masque.

Prudent, il avait contacté le client pour être sûr de ne pas poireauter aux portes simplement pour ne pas avoir à faire subir à Jade ou a Grazorbak la gestion d'un arrêt et d'un redémarrage de plus. Par chance, les portes s'étaient ouvertes pile au bon moment.

Une fois le tombereau "garé" le long du quai de déchargement dans un long crissement métallique sonnant la fin de l'aile avant gauche du véhicule. Alopias descend de la machine avec soulagement, approchant de la jeune femme en train de donner des ordres pour refermer les portes en lui tendant les clefs.

-Selene je présume ? J'vous laisse ce truc… je préfère encore me balader à pied que de supporter un instant de plus les couinements de cette bouilloire roulante. Je ne sais pas si Fey vous a donné le nom des membres de l'équipe. Comme je vous l'ai dit, moi c'est Alopias, simple vagabond et tête de turc de l'expédition… Y'a pas de chef.

Il désigne du menton un grand gaillard armé d'une arbalète en train de descendre du toit du Tombereau.

-Lui c'est Gazorback, notre garde du corps, très doué pour faire mouche à plus de cent mètres mais incapable de manger équilibré… j'essaye de lui apprendre à manger mieux en mangeant moins mais ce n'est pas gagné. Il a vidé nos rations pour deux lunes en une seule et il a quand même une carence en fibre… J't'explique pas les symptômes… Je n'ai pas envie de te couper l'appétit. Enfin rien de grave non plus.

Avec une pointe de culpabilité dans le regard, mais aussi une légère malice en voyant le corps de la belle s'animer ainsi, il désigne Jade en train de s'affairer sur les différents leviers et manivelles de la chaudière.

-La fille en train de mettre en panne le tombereau c'est Jade, d'ailleurs je pense qu'on a un peu trop chargé la chaudière pour la dernière ligne droite… si il y a besoin de faire quelques lieues c'est le moment. Une bonne partie de la cargaison est pour vous, y'a deux trois bricoles qui sont destinées à un autre client par contre, faudra qu'on les mette de coté.

Il regarde la cargaison avec un air contrarié, grattant sa nuque comme si il s'attendait à une nouvelle corvée.

-On s'y prend comment pour décharger la tonne de matériel ?

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 18/02/2009

Grazorback a écrit:: - Bah on commence par un bout et on recommence jusqu'à ce qu'on ait fini...

La réplique venait du toit. Constatant l'absence d'échelle, Grazorback se laissa tomber en prenant garde à ne pas abîmer sa belle arbalète. Se relevant, il ajoute comme pour corriger la version de son compagnon de route.

- 'Pis j'ai même pas tant tant mangé que ça. J'veux dire la belette aussi elle a goinfré. Genre elle a doublé de volume là.

Comme de peur que ses explications ne trouvent pas la légitimité voulue auprès de ses interlocuteurs, le gaillard passa l'arbalète dans son dos et s'affaira à débarquer les caisses de matériel sur le quai.

Nombre de messages : 552 Date d'inscription : 05/05/2008

L’arrivée du convoi d’Ironwood avait réveillé Selene, plongée dans une sorte de torpeur douloureuse depuis quelques lunes. Bien entendu, gérer une communauté n’était pas ce qui lui seyait le mieux, loin de là. Elle avait reçu les consignes de Fey par radio, reçu d’autres nombreux contacts. Ça ferait de l’occupation, pour quelques heures au moins.
La voix d’Alopias avait retenti plus tôt dans la journée. A l’heure convenue, la jeune femme se tenait alors à la vigie, prête à leur ouvrir les portes. Bien que finalement, la prévention aurait pu être omise, étant donné le bruit infernal du tombereau. Impossible de le rater.

Alors que les portes se refermaient, elle suivit tranquillement le chemin du véhicule jusqu’au quai de déchargement. Alopias entreprenait les présentations. Grazorback retint l’attention de Selene, qui esquissa même un sourire en entendant sa défense.

- J’vais appeler de l’aide pour décharger tout ça. J’imagine que ça n’a pas dû être de tout repos de faire la route dans ce… truc.

Un coup d’œil vers le tombereau sur lequel était toujours penchée Jade. Pire encore que les Austin détruites…
Sans attendre, l’Ecorcheuse empoigna sa radio.

- Jerk, ramène-toi aux réserves avec deux trois costauds, y’a du taf.

La fréquence du diplomate n’avait pas été choisie par hasard. Il serait plus à même d’accueillir les Ironwoodiens avec chaleur.

- Vous pouvez aller vous reposer si vous l’sentez pas trop. Un regard vers Grazorback. Quoi qu’il a l’air d’être encore un peu en forme lui. Mais la d’moiselle elle a l’air un peu frêle pour porter tout ça.

Se rapprochant du gros véhicule, Selene en jugea le contenu. Le fer d’un côté, les pierres et le matériel de l’autre. Empoignant un premier sac de pierres, elle continua, particulièrement à l’attention de Grazorback.

- On va mettre le fer dans les réserves, le reste on peut le laisser devant. Ça risquera rien.

Branleur Nombre de messages : 1483 Date d'inscription : 07/04/2008

Mais ça va pas d'gueuler comme ça dans la radio ?

J'roupillais p'tain!

Looong baillement.

Des mecs costauds? T'as à Ramdam ici..y'a que des avachis..Bon j'vais passer réveiller 72....Et ...merde...bon, j'vais voir qui pionce pas au bar...

Jerk enfilait son futal, la radio branchée....quelques injures fusaient ça et là, visant visiblement un coin de table, ou le pied d'un lit qui aurait attaqué son gros orteil.

Nombre de messages : 359 Date d'inscription : 17/11/2008

72 fut tiré de son sommeil profond lorsque le grand black passa en "trombe" dans le quartier des exploitants. Il trainait un peu la patte de si bon matin.
Malgré la fatigue accumulée par l'aller retour au triple galop plus tôt cette lune, le grand chauve se leva.

Ôtant sa nuisette...nan je déconne!

Se redressant de tout son long, il constata qu'il n'avait pas même pris la peine d'étaler sa couverture sur son long corps couvert de poussière.

En deux instants il sauta dans ses chaussures et fonça à la suite du diplomate. Avec son habituel visage dénué d'expression, il lui demanda.

Qu'est ce qu'il se passe? C'est la guerre? Tous les défenseurs sont morts et il ne reste que les braves travailleurs pour monter au front?

Nombre de messages : 45 Date d'inscription : 24/11/2008

Adam, tenu au courant de l'arrivée prochaine du tombereau grâce aux fréquences Woodiennes, attendait avec impatience l'arrivée de ses compatriotes. C'est pourquoi il trainait sur les remparts depuis un moment, tournant en rond, excité comme un gosse une veille de fête.

Alerté par l'énorme nuage de poussière annonciateur de leur arrivée prochaine, il dévale quatre à quatre l'escalier qui longe les murs fortifiés pour rejoindre le quai bordant l'entrepôt principal de la cité.

-Hého, salut les collègues! Ca fait plaisir de voir des visages familiers vous savez!

Adam observe le colosse inconnu qui vient de sauter du monstre métallique et qui commence à décharger dès à présent les marchandises.

Et de découvrir de nouvelles têtes à l'occasion aussi!

Besoin d'aide j'imagine?

Allez, si on s'y mets tous, ça devrait pas prendre plus de temps que ça, et on aura le temps de s'en jeter un petit à la Fosse. Histoire que vous nous racontiez les péripéties de votre voyage, et les dernières nouvelles en provenance d'Iron-Wood!

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 18/02/2009

Gazorback commence déjà à déplacer le matériel dans son attitude quasi-servile tout en accusant la petite belette installée au chaud prés des tuyaux d'eau chaude de la machine. Jade, quand à elle, bricole toujours la chaudière en évitant les jets de vapeur bouillante et en se tartinant le front de graisse noirâtre du revers de la main alors Que Alopias a la lourde et pénible tache de papoter avec des gens.

-Ouai… c'est vrai que c'est super crevant ce voyage… j'suis épuisé moi !... BESOIN D'AIDE MA PUCE ?

Alors qu'il est sur le point d'aller voir ce qui cloche, déboule Adam, visiblement heureux de revoir des compatriotes. Il est rapidement suivi par Jerk et 72 qui ne tardent pas à décharger la marchandise et à aider la jeune rouquine à bricoler la bouilloire.

-t'sais Adam… pour raconter les dernières nouvelles… j'suis pas très doué… surtout que je vis avec des œillères depuis pas mal de temps… j'm'occupe que de ce qui se passe dans mon champ de vision ou de ce qui me concerne directement et c'est déjà bien assez difficile comme ça… content de te revoir quand même.

Malgré la douleur tiraillant ses épaules des suites de sa conduite d'un véhicule aussi lourdement chargé, il entreprend de participer aux opérations de manutentions avec les autres, les saluant d'un simple mouvement de tête. Sous la couche de crasse, 72 pourra peut-être reconnaitre l'ex barman du Passage... et une certaine gène en sa présence.

Nombre de messages : 359 Date d'inscription : 17/11/2008

Une fois arrivé au véhicule, le grand chauve se met avec les autres à décharger la quantité faramineuse de choses contenues dedans. C'était autre chose qu'un chameau ce gros machin...

Ce faisant, il jette des petits regards en coin à Alopias qu'il ne reconnu pas tout de suite, la suie autant que le temps ayant fait leur office. Lentement lui revint à l'esprit une époque qu'il avait tenté d'oublier avant d'apprendre à accepter. Le Passage, Kartoffel puis Emily...

Alopias!

Le rapprochement se fit de lui-même et 72 s'étonna de ne pas l'avoir fait plus tôt comme d'y être parvenu finalement.
L'espace d'un instant, il se demanda si quelqu'un avait entendu sa conclusion. Puis décida de s'en ficher.

Après avoir hésité un peu de la conduite à tenir, il finit par sourire et demanda.

Alors comme ça les vents t'ont menés jusqu'à Iron-Wood? J'espère que tu t'y plais au moins! En tout cas, je ne crois pas que tu aies loupé grand chose à Polaris entre ton départ et le mien. J'ai entendu dire que la situation avait passablement changé là bas depuis la mort de l'Ankou. En mieux il me semble. Mais je n'y étais plus pour m'en rendre compte de moi-même...

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 18/02/2009

Décharger des blocs de pierre, trimbaler des planches, de la ferraille était des opérations assez douloureuses mais pas autant que d'entendre son nom prononcé par 72. Un bref instant, il envisagea d'ignorer la présence de l'homme… mais il ne semblait pas prompt à le laisser ruminer ses souvenirs refoulé. Alors que le chauve parle, Alopias n'écoute pas vraiment des mots comme l'Ankou, Polaris lui font comprendre que l'homme passe probablement à coté du problème.

-Quand as-tu vu mon fils pour la dernière fois ? Il allait bien ? Il avait quel âge ?... est-ce que… sa mère… lui parlait de moi en bien ?

Pas moyen de louper l'arrivée des nouveaux venus avec leur machine à vapeur roulante. Ca faisait un tel boucan qu'on n'entendait qu'eux.
Perchée sur une des barricades de la ville, Keira les avait suivi du regard et les observait maintenant, accoudée à la rambarde, son arbalète pendant dans son dos.
Ce n'était pas les gens d'IronWood qu'elle regardait mais plutôt leur machine, la décortiquant minutieusement des yeux. Elle eut une petite moue.
Mouais... Rien de sensationnel à côté des buggys, des citroenes ou même de la Harley! Même les Austins avaient beaucoup plus de classe que cette chaudière ambulante! Enfiiiiinnnn.... La donzelle avait l'air de s'y connaitre un eu vu comme elle s'acharnait dessus... Il serait p'tre intéressant de discuter avec elle... Avec un peu de chance, elle comprendrait p'tre quelque chose si elle lui parle de soupapes ou de durite ou même de liquide de freinage...M'enfin rien n'était moins sûr vu les temps qui courraient en ce moment...

Regardant leur ballet de déchargement, elle constata que 72 et Adam connaissaient les types... Intéressant... Sans doute un mélange de Polaris et d'Ironwood... et sans doute aussi des coincés qui allaient s'énerver devant les moeurs un peu légères de Ramdam... Encore que Hurra n'était pas là... Ni Greg non plus d'ailleurs... Pffff... Encore une soirée sinistre à passer... Heureusement que Jo était dans le coin avec son groupe sinon c'était à mourir d'ennui... Y avait même pas un client pour un tatouage ces derniers temps...Rien... Que dalle....Restaient que l'entraînement, la vérif' des bagnoles et les discussions avec Mad'...
Fuck! Même pas un concert à se mettre sous la dent... C'est que ça commençait à lui manquer mine de rien... Qui l'aurait crû? Sans doute pas elle... Comme quoi tout arrive dans la vie...enfin à quelque chose près...

Tiens...72 prononce un mot... Alopias.... C'est pas un truc de requin ça? Bizarre... On est quand même vachement loin de la mer... Va falloir lui demander pourquoi il parle de poiscaille... Peut-être qu'ils en ont ramené pour Hans... Ah ben au moins ça changera au dîner... enfin quoique... Y avait quand même rien à redire de la cuisine de Hans et de Mamie! Mouuaaiiiiisss... du poisson... Why not...P'tre que Cartman s'étouffera avec une arrête...Huhuhuhu...

Assez satisfaite de sa pensée, elle prit le joint qui trônait sur son oreille et se l'alluma sans quitter des yeux le petit groupe. C'était quand même sympa de voir les hommes montrer leurs muscles au travail... et comme on disait avant: "Faute de grives, on bouffe des merles!"

Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 19/02/2009

Saleté de machine !
Alopias peut bien croire que la rouquine s’en passionne, mais en réalité, Jade peste sur l’engin !
Un coup de clef à molette dans les tuyaux pour se venger de l’odeur. Une baffe (qui fait plus de mal à la donneuse qu’à la receveuse d’ailleurs) dans le réservoir d’eau pour se passer les nerfs. Elle hésite un instant à mettre un coup de pied dans l’ensemble, mais l’aspect métallique, même couvert de suie, lui promet une foulure à la cheville plutôt qu’un gnon dans le camion. Boudeuse, la muette renonce, et s’extrait dans un bond félin de la carcasse, à la suite de Grazor, la belette et Alopias. Comique équipe.

Un immense sourire anime son visage taché de noir. Une nouvelle ville, des nouvelles têtes ! Et d’autres qu’elle a déjà vues quelque part…
En parlant de ça, elle doit en avoir une drôle. La couche de suie ne laisse rien transparaitre du diaphane de sa peau si fragile. Ses boucles cuivrées devenues raides dreadlocks brunes. Et ses taches de rousseurs maquillées. La demoiselle est méconnaissable.
Ça l’amuse follement. Elle se dit qu’avec ses grands yeux clairs, et sa frêle silhouette couverte de poussière noire de jais, elle doit avoir l’air d’une panthère ! …Ou d’une branche de bois. Nettement moins sexy.

Trop émerveillée pour se remettre à ruminer, Jade s’étire avec aussi peu de grâce qu’un trajet de cette durée dans un taco qu’elle n’avait plus le droit de conduire le permet, puis regarde tout le monde avec un sourire enchanté. Sa petite main se glisse dans une grande paume d’Alopias. La jeune femme inspire profondément, comme soulagée.
L’homme papote, se détourne, va bosser avec les autres dans le ventre du camion. Elle croise ses mains dans son dos, comme une enfant qui feint d’être sage alors qu’elle prépare une nouvelle bêtise.

A l’évidence, elle n’envisage même pas de toucher au chargement.

Nombre de messages : 359 Date d'inscription : 17/11/2008

Les questions, pressantes, limite désespérées du vadrouilleur surprennent le bûcheron. A la rigueur, en réfléchissant un peu, il aurait pu se rendre compte que poser ce genre de question à un type qui après s'être investi dans une communauté l'a quitté sans trop chercher à garder de liens pouvait paraître idiot. A vrai dire, et comme souvent en pareil cas, il s'était contenté de lancer des banalités, pour établir une conversation qu'il n'avait même pas imaginé non souhaitée, mais sans faire de cas de l'éventuelle raison qui aurait pu pousser l'homme à partir.

Il lui parlait d'un enfant. Un garçon pour être plus précis. Autant qu'il pouvait s'en rappeler, et surtout parce que cela remontait à une époque où il évoluait en automate après avoir perdu Kartoffel, Alopias n'avait jamais été proche d'un quelconque enfant. Enfin, il faut dire, le grand chauve n'était pas certain non plus qu'il ait jamais noté la présence d'aucun enfant dans la communauté. Lorsqu'on est grand et un peu perdu dans la souffrance, il est difficile de fixer son regard ailleurs que devant soit, loin au dessus d'une éventuelle tête blonde.

Il ne se rappelait pas même qu'Alopias ait été proche d'une femme à vrai dire.
Fronçant les sourcils, il se mua dans un silence de courte durée. Il était étonnant de voir ces deux hommes se forcer à retourner dans un passé mutuellement douloureux alors même qu'ils n'avaient pas vraiment de raisons de le faire. Du moins 72 n'avait aucun but précis à remuer la vase depuis longtemps reposée.

Le Passage est maintenant trop loin du chauve aussi a-t-il beaucoup de mal à s'en rappeler. Il faut dire qu'il aura finalement passé beaucoup de temps dans Yellow Roar la reculée, pour y noyer sa peine dans un dur labeur. Au Passage il n'aura connu que l'ivresse d'avoir été avec Kartoffel, et la souffrance indicible de l'y avoir perdu. Et à Yellow Roar, ils n'étaient pas bien nombreux. 5, 6 tout au plus jusqu'à...Jusqu'à l'arrivée d'Emily en départ pour le grand Est. Il y aura finalement fait la connaissance de cette étrange personne et décidera de s'éloigner de la communauté. Hélas le voyage se mua en un cauchemar sans nom. Cela dit, il se rappela soudainement qu'Emily avait un fils. Surpris d'arriver à ce semblant de lumière sur la situation, mais n'étant sûr de rien, il décida de la jouer prudemment.

Hum...Je m'excuse, tu avais un fils au Passage?

Le bûcheron maladroit, qui n'avait jamais rien eu d'un diplomate, commençait enfin à percevoir le désastre vers lequel se dirigeait cette discussion. Quel débile il avait été de la lancer!

Froncement de sourcils, la nana venait de donner un coup à l'engin. Drôle de manière de réparer une machine...surtout une machine roulante! C't'merveille technologique n'avait sans doute pas mérité un traitement pareil!...même si ce n'était pas une bagnole!
Légèrement mécontente, Keira tira un peu plus nerveusement sur son joint... Elle devait pas y connaitre grand chose en mécanique la brunette.... Déception palpable... Encore une qui n'allait rien comprendre à ce qu'elle allait lui raconter... Pfff....
Néanmoins, elle n'avait apparemment aucune envie de participer au déchargement... Amusant...et compréhensible...
Sans réellement savoir pourquoi, Keira se pencha et ramassa un petit caillou qu'elle balança sur la jeune fille pour attirer son attention... Autant la faire fuir de l'endroit avant qu'un de ses mâles lui mettent le grappin dessus... Après tout, elle avait bien le droit de se reposer après un voyage à bricoler la machine.
D'un geste anodin, elle lui indiqua l'échelle pour monter la retrouver en hauteur... Elle rajouta même un sourire à l'invitation... Cela ne servait à rien de se montrer désagréable après tout... et puis parfois, les nouvelles têtes ça avait du bon... Elle allait bien voir...Enfin en attendant, un peu de solidarité féminine ne ferait sans doute aucun mal...

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 18/02/2009

Le regard qu'il lui lança à sa question était un mélange de douleur et de colère, ses phalanges soudainement blanchie sur la caisse de matériel.

-Oui et je sais que tu l'as connu, il était avec vous quand vous êtes parti de Yellow Roar… tu n'étais pas au courant on dirait ? Sa mère avait sans doute trouvé un remplacent plus servile que moi… un gentil papa bien lèche-cul.

Sans un mot de plus, il reprend le travail, passant ses nerfs sur la cargaison, enlevant sa veste pour être plus à l'aise, cherchant manifestement dans l'effort et la douleur un peu d'oubli. Avec les autres, le tombereau se trouve rapidement déchargé et Alopias légèrement soulagé.

-Il fait une de ses soifs… on y va à ce bar ou pas ?

Nombre de messages : 359 Date d'inscription : 17/11/2008

Alors il avait vu juste! Cela ne servait plus à rien de faire semblant de ne pas savoir. Avec son éternelle voit sans musicalité et ne relevant pas l'injure, 72 déballa tout ce qu'il savait tout en se dirigeant vers le bar. Il serait bien assez temps plus tard pour qu'Alopias voit en lui un punching ball pour extérioriser sa rage.

Tu es donc le père de l'enfant d'Emily. A vrai dire ce n'était pas mes affaires et j'avais moi-même mes problèmes donc je n'ai pas cherché outre mesure à en savoir plus long. Je ne pourrai donc pas te parler beaucoup de ton fils. Emily tentait de le préserver de tout et n'importe qui. Je peux juste te dire qu'il avait l'air en bonne santé effectivement. Et n'avait pas l'air d'être malheureux bien que de temps à autre il dévisageait les hommes qui étaient du voyage en cherchant quelqu'un de façon évidente.

Je ne peux te dire ce que pouvait bien lui raconter ou non Emily puisqu'elle se tenait toujours en retrait pour parler avec son fils. Elle évitait de le faire participer aux tâches communes ce que j'ai pris pour un acte de protection. Même faire de l'eau peut présenter des dangers selon les méthodes. On utilisait principalement de l'herbe et des pousses vertes qu'on vaporisait pour récupérer l'eau. Même s'il avait l'air plutôt dégourdi, les tâches d'approvisionnement pouvaient donc être dangereuses pour lui, aussi sa mère l'envoyait jouer le plus souvent à proximité du convoi mais sans qu'il ait de réel contact avec les autres. Ils sont morts pour la plupart maintenant, mais peut être que si tu retrouves Blade, il pourra t'en dire plus long. J'étais encore rongé par mes démons à cette époque et je passais la majeur partie du temps à vadrouiller seul à quelques kilomètres du convoi, en éclaireur.

En fait, pour répondre à ta question, je ne pense pas qu'Emily ait vraiment cherché à lui trouver un père de substitution. Elle n'était pas assez proche de tous les types qui étaient partis avec elle. A vrai dire on était tous partis pour la même raison sans réellement avoir d'atomes crochus.

Lorsque le voyage a commencé à tourner à la catastrophe, on s'est tous séparés pour optimiser les chances que nous avions de survivre. Emily est partie à dos de chameau avec ton fils vers le Passage. On ne sait pas vraiment ce qui est arrivé, mais ils n'y sont jamais parvenus. J'ai tenté un temps d'essayer de les retrouver par les ondes radio, mais sans succès. Puis le rythme de la vie m'a reprit en me faisant ranger cette étape de ma vie dans mes souvenirs.

Voilà, c'est tout ce que je peux te dire. En tout cas, la dernière fois que je les ai vu, ils allaient tous les deux bien, et avaient de quoi survivre sur eux. Étant plutôt résistant, je leur avais donné tous mes vivres. Et vu le calme du coin, ils n'avaient aucune raison de faire de mauvaise rencontre. Je crois qu'ils sont simplement partis quelque part et se sont fait oubliés...

72 se tu. Sa réponse ne devait certainement pas convenir à Alopias, et il ne pouvait même pas imaginer la torture que l'ignorance pouvait lui faire subir. Le petit groupe arriva au bar. Il était plutôt tôt. Aussi le grand chauve cru-t-il bon de faire le service, il passa derrière le bar, et choppa quelques bières.

Ça ira ou vous voulez autre chose?

Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 19/02/2009

Poc.
Un peu surprise, Jade baisse les yeux sur le petit caillou qui roule dans la poussière après avoir percuté son épaule. Le regard vert remonte la trajectoire, interrogatif, pour se poser avec encore plus d’étonnement sur le visage d’une jeune femme perchée sur le rempart. Le contre-jour empêche de distinguer en détail, et la rouquine plisse ses yeux jusqu'à discerner l’invitation discrète. Un sourire y fait écho sur les lèvres de l' encrassée.

Ahah ! Exactement ce qu’il lui faut !
Un regard en coin à droite, un autre a gauche… Personne ne prête attention à elle. Même pas Alopias qui semble en grande discussion. Ça n’a pas l’air très gai d’ailleurs. Il y a des petits signes qu’elle ne connait que trop bien, comme cette veine qui palpite à sa tempe, et cette crispation de ses doigts qu’elle devine.
L’hésitation est brève, avant que la masseuse ne se décide à s’offrir quand même l’escapade. Pure espièglerie. Un peu comme l’école buissonnière.

Souplement, elle grimpe à l’échelle contre le mur, et dans une dernière traction de ses bras fatigués, se hisse à coté de l’inconnue, sur la barricade. Hochant la tête sur le coté en soufflant bruyamment après l’effort, Jade remercie d’un sourire malicieux.
Quelques tapes illusoires sur ses cuisses pour faire fuir la tonne de poussière de son vieux jean trop grand, et la voila assise, les jambes dans le vide, dégustant la vue sur la ville et le camion.
Elle pouffe d’un rire silencieux. Incroyable qu’ils aient fait le trajet dans cette boite de conserve !

La silhouette d’Alopias se détache, devancée par celle d’un chauve dont le crane brille au soleil de façon amusante. Un regard qui la cherche, un signe de la main, désignant un bâtiment un peu plus loin, où il se rend. D’un baiser sur les doigts, elle lui répond.

Du revers d’une manche, la jeune femme essuie sommairement son visage, dévoilant des taches de rousseurs jusque la cachées sous la suie, avant de se tourner à nouveau vers son hôte, visiblement ravie.

La brunette monte l'échelle et ne prononce pas un seul mot, se contentant de s'assoir à ses pieds et de sourire.
Elle tente de s'essuyer un peu, histoire d'être présentable sans doute.
Keira a un sourire en coin et de sa main gantée de cuir aux deux doigts prisonniers, elle lui tend un chiffon tâché de gamboui qu'elle vient de tirer de sa poche arrière.

- Tiens... J'crois qu'y a encore un coin propre... C'est plus pratique que les manches... Tu peux me croire... J'suis Keira et toi?

Toujours accoudée à la rembarde, elle regarde partir 72 avec l'autre bonhomme vers La Fosse et bien entendu le baiser envoyé de Jade ne lui échappe pas.

- C'est ton homme? Ca doit être sympa de voyager avec lui... Le mien est partit...loin...

Pendant quelques secondes, elle perd son sourire et se met à rêvasser puis lentement il revient.

- Au fait, vaux mieux pas taper sur les caisses... C'est pas comme ça qu'on les répare... Au mieux, elles te rendent la pareille... Faut les chouchouter et après elles ronronnent comme des petits chats...

Nombre de messages : 552 Date d'inscription : 05/05/2008

Quelques hommes au déchargement, et une rouquine glissée sur le côté, qui visiblement ne touchera plus au camion.
Au milieu de sa tâche, Selene s’était arrêtée pour observer Jade, discrètement. Ses yeux pétillants, sa mine ravie et ses sourires incessants témoignaient d’un véritable émerveillement de gamine. Fameux contraste avec le décor. Tout de saleté et de férocité, alors qu’elle était petite perle fragile au milieu de ce monde éloigné d’elle. La demoiselle ne soufflait mot. Se dégageait d’elle une étrange douceur. Une grande candeur. L’Ecorcheuse remarqua sa fuite malicieuse.

Les sacs déchargés, les marchandises triées. Le tombereau était maintenant vide. L’amas de tôle aurait presque poussé un soupir soulagé. Alopias et 72 s’éloignèrent, sans doute bientôt suivis de Grazorback, de Jerk et d’Adam. Selene interpella ce dernier avant qu’il ne disparaisse.

- Merci pour le coup d’main. Et remercie aussi les autres.

Elle se retrouvait alors seule. La porte de la réserve grinçant sous les légères brises printanières, le silence se faisant autour d’elle. Elle avait déjà l’esprit occupé à d’autres opérations. Dans ses mains, de nombreux papiers en fouillis, couverts de chiffres et d’indications diverses. La jeune femme se laissa lourdement tomber sur la plate-forme de bois. Tout était mélangé. Elle entreprit calmement de remettre tout en ordre. Fatigue.
Sur les remparts, la silhouette qu’avait rejointe Jade n’était pas possible à distinguer d’ici. Autour, peut-être quelques passants curieux du camion ou des nouveaux arrivants. Au bar, un repos bien mérité pour les hommes arrivant d’un long voyage et ceux qui les avaient aidés.

La gardienne ne poursuivit pas le labeur de gaieté de cœur. Il faudrait refaire les calculs de la réserve, recharger le tombereau, reprendre les consignes par radio. Tout faire pour que le déroulement suive son cours normal, et tranquille. Puis repartir assurer une défense futile.

Pour elle, une frustration grandissante au fil des jours.

Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 19/02/2009

Le tissu change de main, les doigts se frôlent, cuir tanné du gant contre peau douce redevenue vaguement blanche. Jade a juste le temps de remarquer le léger handicap de la jeune femme blonde, avant de sourire encore une fois, en guise de remerciement.

Le visage levé innocemment vers elle, elle l’étudie un instant. Des traits fins, une féminité dissimulée sous des mèches rebelles, une désinvolture gracieuse presque garçonne…
Keira… c’est un bien joli prénom, ça siérait à une lionne. Ses cheveux d’or s’échappant de sa coiffure sans chichi, la ligne fière et la silhouette svelte. Oui, Keira est bien féline. Et Jade en oublierai presque les questions qui fusent.

Battant des cils, elle reprend ses esprits. Son regard clair suit celui de la jeune femme et tombe bien plus loin, sur Alopias qui disparait dans une bâtisse. Un sourire attendri fleurit sur ses lèvres pâles alors qu’elle dodeline de la tête pour acquiescer.
En effet, c’est son « homme ». Ça fait plus d’un an déjà, dans la prairie, au début de l’été, quand le charme avait fini par opérer. Les effets s’émoussent gentiment avec le temps… Il n’y a pas de quoi s’en plaindre, comme l’a souligné sa compagne du jour : tout le monde n’a pas sa chance. Songeuse, elle ne sent pas son sourire se faner progressivement.

Dans un imperceptible sursaut, elle reprend sa candeur coutumière et la « conversation » là où elle en était.
Son nom ? Quelle impolitesse ! Comme quoi quitter Ironwood pour quelques lunes ne lui fait pas de mal. Avoir à se présenter est toujours un passage amusant pour la muette. Et là bas, entre son travail à l’hôpital et son cabinet de massage, tout le monde la connait déjà.
Ludique, elle se mordille la lèvre inferieure en réfléchissant à comment procéder. Pas de sable autour d’elle, pas de feuille dans ses poches, ni de crayon. Un coup d’œil sur le chiffon taché l’illumine d’espièglerie. Le bout d’un doigt se frotte sur sa joue avec générosité, et écrit à la suie sur la paume opposée. « Jade ».
Elle sourit de plus belle, tendant son œuvre à bout de bras pour que Keira puisse lire sans difficulté les lettres appliquées.

La main libre mime une voix qui se serait envolée tel un papillon, partie loin, loin de sa gorge diaphane.
Ses yeux pétillants de malice indiquent clairement que la jeune femme n’en fait pas un drame.
Et lentement, elle choisit un endroit à peu prés propre du mouchoir offert, pour nettoyer plus efficacement son visage. Bientôt, la peau apparait pour de bon, et une petite moue facétieuse se devine sur sa bouche alors qu’elle pense au camion. Quel genre de femme peut éprouver de la tendresse pour cette boite de ferraille capricieuse ?

La jeune femme à la peau claire ne lui répond pas, se contentant de l'observer sans la moindre pudeur. Keira, elle, leve un sourcil sous son regard inquisiteur, se demandant ce qui pouvait bien se cacher sous cet air apparemment candide. Comment une jeune fille comme elle, qui avait sans doute survivre longtemps dans ce monde, pouvait encore garder ce visage d'enfant?
Pas le temps d'y réfléchir que la donzelle acquiesse en observant l'autre bonhomme qui est arrivé avec elle. Elle avait visé juste... Tiens le sourire adorateur disparait lentement...De l'eau dans le gaz entre eux?... Sans doute...Pas facile à gérer ça...
La fille continue à se nettoyer... Apparemment elle est pas décidée à tailler une bavette avec elle. Elle a un soupire... Encore une qui la prend pour l'esclave qu'elle n'est plus depuis belle lurette maintenant... Elle a un soupire avant de voir que sa voisine vient d'écrire quelque chose...
Jade... Regard interrogatif qui devient compréhensif devant les mimiques de la rousse.... Elle est muette... Normal qu'elle ne dise rien... Elle devrait quand même arrêter de se méfier de tout le monde comme ça... Tout le monde n'est pas comme cette frigide de Selene... Heureusement pour elle d'ailleurs...
Enfin, un sourire étira ses lèvres alors qu'elle se tourna face au mur, fouillant dans un tas d'affaires qui traînait non loin d'elles. Triomphante, elle brandit un calepin à dessin ainsi qu'un crayon de papier largement taillé et malmené. Après avoir tourné pas mal de pages recouvertes de silhouettes et de dessins en tout genre, elle les tendit à la rouquine.

- Tiens, j't'les prête.. Ce sera plus pratique comme ça...Par contre, faudra que tu me le rendes après... Sans lui, j'suis perdue... J'suis la tatoueuse de Ramdam...enfin j'aime bien penser l'être... Donc si je ne l'ai plus, j'peux plus travailler mes tatouages...
Alors comme ça tu viens d'Ironwood... Hum... J'espère que nos moeurs à nous vont pas trop te choquer... On est plutôt dans l'expansif ici... Tout le monde est libre de faire ce qu'il veut tant que ça fait pas chier les grands boss de la Comm.... D'ailleurs, j'te déconseille d'aller à l'Antre des Ecorcheurs... Ils sont pointilleux quant à leur territoire...Donc méfies toi...sinon le reste des habitants sont plutôt cool... Enfin tu verras ça par toi-même....

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 18/02/2009

Etrangement, les explications de 72 avait réussit à apaiser Alopias, surprit par les images donné par l'histoire qu'il racontait. Emily n'apparaissait plus comme une mère sur-possessive et surprotectrice dans le tableau décrit, mais comme une mère seule… 72 avait trouvé les bon mots… Gabriel cherchait quelqu'un, Gabriel se souvenait de lui, de son père qui veillait sur lui lorsqu'Emily partait en mission, changeait ses couches, le nourrissait, jouait avec lui.

72 ne savait pas où était passé sa mère et son fils… c'était une bien meilleure nouvelle que de lui apprendre leur mort… peut-être son enfant était-il vivant, quelque part…

La bière posée sous son nez le tire de sa rêverie, jamais il n'aurait cru boire un verre ici… si proche de l'endroit où ses emmerdes avaient vraiment commencées. Depuis son départ du passage, il avait le sentiment d'avoir fait le chemin inverse… C'était par ici qu'il avait décidé de mettre fin à vingt ans de quasi-solitude pour aller vers les autres. Puis ce fut Outer-heaven, Lune de miel, noces funèbres, le passage…

La voix de 72 demandant s'il voulait autre chose le tire à nouveau de sa rêverie. La réponse part toute seule, comme une balle de fusil.

-Ouai… un but dans la vie.

Sa route jusqu'au Passage avait été une descente aux enfers, résumé par son incapacité à comprendre ou à aider les gens qui l'entourait. Étrangement, Il avait presque fait géographiquement le chemin inverse qu'a l'aller. Il était à présent revenu à son point de départ. A l'endroit de son choix désastreux des années plus tôt. Un bon endroit pour tout oublier, pour nier l'horreur de sa vie.

Lentement, son regard embrasse la pièce dans laquelle il se trouve… un bar… Un peu miteux et étrangement silencieux à cette heure, mais assez proche de tous les autres bars. Lentement il boit la bière offerte avant de se lever et de monter sur la petite scène, une démarche fatiguée et résignée, sans faire attentions aux rires des personnes qui l'entourent… et il se met à chanter.

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Nombre de messages : 359 Date d'inscription : 17/11/2008

Un sourire en coin en écoutant la prestation de l'homme qu'il n'arrive pas encore trop à cerner malgré la compréhension de la logique qui le fait agir de la sorte, 72 marmonne dans le vide. Il n'avait fait de réflexion en entendant la réponse qu'il avait donné.

Alors tu es un homme heureux s'il ne te restes qu'à chercher un but...Certains doivent encore trouver leur passé avant de se tourner vers cela...

Il boit une gorgée, et s'approche de la batterie. Il n'a jamais touché un instrument de sa vie, et pourtant, il tape. Se laissant guider par la voix et le rythme qu'elle imprime.

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 18/02/2009

grazorback a écrit:: Grazorback pose la dernière caisse de matériel sur le quai. Tout est plus ou moins correctement aligné. Déchargé, tout du moins. Il s'autorise un frottement de mains, vaguement satisfait. Un regard circulaire lui indique que la rouqiine fait connaissance avec une jeune femme blonde sur un mur et qu'Alopias semble en grande discussion avec un grand chauve. Une discussion un peu morose, semble t'il. Son attention est attirée par Sélène, qui le remercie. Il se raidit légèrement, sans trop savoir pourquoi, comme s'il éprouvait le besoin de se tenir droit.

Pas de souci, m'dame.

C'est pas brillant comme conversation, mais rien d'autre ne lui est venu à l'esprit. Elle s'éloigne déjà, l'air soucieux.
Seul au milieu de la cour, les bras balants comme à son habitude lorsqu'il essaie de stimuler son instinct ou sa mémoire pour trouver la prochaine tâche à effectuer. Il n'y parvient pas, on ne lui en a pas donné. Un nouveau regard circulaire, plus long, le laisse esseulé au milieu de la cour. Même la belette a foutu le camp. Seul reste le camion.
Le gaillard l'avise et en fait le tour, les doigts glissants sur l'acier poussiéreux, comme on fait d'habitude pour les chevaux. Il finit par se saisir de l'arbalète qu'on lui a confié et s'installe dedans. Sans y penser, il s'est mis à le garder.

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