Procès en place publique

Indifférente aux discours de Gianna ou de Wolf, Henja fit signe à Shazam et Jack d'avancer jusqu'à la place publique...

Orlan les y attendait déjà, ainsi qu'une bonne partie des Nukiens. Le petit groupe s'arrêta un peu à l'écart, le temps pour eux d'échanger quelques mots sous les braillements de leur nouvelle prisonnière. Shazam la posa à terre sans aucun ménagement tandis que la croate vérifiait les liens sans répondre à Paris.

Quand ce fut fait, Henja attrapa la jeune femme par les cordes passées dans son dos et la traina ainsi jusqu'au centre de la place, peu soucieuse des regards posés sur elle.
Devant son chef, elle jeta lourdement l'accusée à ses pieds...

Voilà. On peut commencer.

La croate alla se placer à quelques pas de là, l'arbalète à nouveau armée à la main, prête à intervenir au moindre problème...

Habitants d'Omega Nuke,



Les actes criminels de ces dernières lunes et notamment les meurtres de Miss Khann et de monsieur Akira, membre de la délégation diplomatique et commerciale de Buducnost nous confortent dans nos choix. La présence armée de l'Acide Nucléik est une nécessité absolue afin de limiter les pulsions bestiales des barbares qui infestent nos contrées. Faute de ne pouvoir toujours prévenir des crimes à l'avance, nous nous efforcerons de les punir sévèrement à titre d'exemples.
Nous allons poursuivre nos efforts et les accentuer en matière de sécurité du territoire. Bientôt des patrouilles assureront la sécurité du territoire dans son ensemble pour le bien des Citoyens et habitants d'Omega Nuke.

Il nous faudra par ailleurs marquer très vite une distinction importante entre les gens qui abusent de notre hospitalité et de notre travail à tous et ceux qui œuvrent pour le bien d'Omega Nuke et l'extension de ses valeurs. La question de la Citoyenneté sera remise à plat dans les prochains jours.

Le bruit de Paris qui est jeté aux pieds d'Orlan comme un vulgaire sac de pomme de terre, ramène l'homme à l'objet de son discours.


Examinons maintenant le cas de madame Compton.

Le meurtre sur le territoire Nucléik, sans les dérogations appropriées, est prohibé. Un fait que n'ignoraient ni madame Compton, ni madame Paprika. Pourtant, madame Compton nous a tout de même fait l'affront d'éliminer une voyageuse aux portes d'Omega Nuke, sous nos yeux et malgré nos sommations. Un comportement difficile à comprendre, mais qui tiendrait, selon nous, davantage de la stupidité que de la sauvagerie.

Une chance pour vous Compton, que Miss Khann, bien que désireuse de nous rejoindre, ne disposait pas à ce jour de la Citoyenneté Nukienne.
Auquel cas une exécution sommaire aurait été la seule issu pour vous et votre bête de foire. Mais ne vous réjouissez pas trop, votre situation n'en demeure pas moins délicate.

Les faits dont vous vous êtes rendue coupable sont les suivants :

Meurtre sur le territoire Nucléik sans permis
Trouble de l'Ordre public au sein de la cité d'Omega Nuke
Insubordination à l'Ordre
Insubordination répétée malgré plusieurs avertissements

Pour cela, vous êtes condamnée à cinq lunes de travaux forcés, à la mine de charbon ou à couper du bois, nous verrons. Vous devrez également remettre l'ensemble de vos armes à monsieur Koszorus, et leur utilisation vous est interdite jusqu'à nouvel ordre. Enfin, vous êtes placée en observation, ce qui signifie qu'à votre prochaine incartade vous recevrez une balle dans la tête sans autre forme de procès. Nous sommes, je pense, de toute manière d'accord sur le fait qu'il n'y en aura pas d'autre...


L'homme marque une pause et semble chercher du regard quelqu'un dans la foule.

Madame Paprika vous êtes aussi invitée à vous avancer pour répondre de vos actes.

La possession d'esclaves, d'animaux ou de demeurés est un privilège madame Paprika. Vous avez amplement démontré votre incapacité à vous occuper des primitifs qui vous accompagne. Dès lors vous n'êtes plus autorisée à circuler sur notre territoire en possession de créatures inférieures.
Une responsabilité dont nous vous avions cru digne... Sans doute avons-nous un peu surestimé votre propre intellect.


Le jugement est clos, il a été rendu au nom de la justice d'Omega Nuke, il est irrévocable et prend effet immédiatement.

Gianna s'est avancée quand Orlan l'a désignée, au milieu de la foule. Elle s'attendait à ce que Paris soit torturée, voir même exécutée... Rien de tout cela. Cinq lunes de travaux forcés... Derrière elle elle sent dans la foule les murmures de certains qui s'attendaient à quelque chose de plus festif. C'est pas pour ce soir les chéris...

L'issue est a peu près favorable et pourtant elle n'éclate pas vraiment de joie. Droite comme un I, son arbalète et sa ceinture de munitions en bandoulière, elle demande froidement:

"Et Lobo... Vous allez faire quoi de lui? Vous croyez qu'j'ai pas vu l'autre demeurée lui taper dessus?"

Forcément, y'a toujours une ombre au tableau...

"Demeurée" l'insulte destinée à Leana résonne comme une détonation dans la tête d'Orlan. L'homme fulmine intérieurement, son visage se crispe et la haine semble lui sortir des yeux. L’italienne ose injurier sa protégée, sa compagne, sa précieuse petite chose... Quelques secondes d'hésitation avant de s'élancer pour l'étrangler lui même laissent le temps à Tibor de la molester. Une expérience désagréable pour la jeune femme, mais qui lui sauva probablement la vie.

Le chef de l'Acide encore bouillonnant de rage jette quelques mots tranchants à Gianna, à genou devant lui.

Renouvelez une seule fois vos insultes à l'égard de Leana ou de n'importe quel autre membre de l'Acide et vous irez rejoindre les cadavres en décomposition dans la fosse commune.

Après plusieurs seconde de silence, l'homme retrouve son calme aussi rapidement qu'il avait explosé.

Un peu de sérieux madame Paprika je vous pris, nous parlons d'une bête. Ne soyez pas ridicule, le dressage des animaux est un travail qui demande du doigté, de la patience et une pointe de sévérité. "Lobo", si c'est bien le nom de la créature, est entre des mains expertes qui sauront faire de lui un doux petit agneau, inoffensif pour les Habitants de la communauté. Voyez vous, c'est là mon principal souci, la sécurité des Citoyens. Vous comprendrez qu'elle doive passer avant les états d'âmes sur le traitement des animaux. Et puis rassurez-vous, nous n'abattons que les bêtes les plus indisciplinés, en dernier recours.

L'homme renifle puis s'éloigne un peu de Gianna, vraisemblablement il juge que l'incident est clos.

Oucchhh... A genoux, la main pressée contre le visage, elle remue mollement sa machoire, vérifie que rien ne soit cassé. Ok chérie, tout est en place, c'est douloureux quand même... Ce type a un revers a faire pâlir d'envie un joueur de tennis. C'est quoi le truc froid sur ta nuque... Et merde, un flingue, fallait bien que ça arrive... Aïe... On t'a pas dit qu'on tirait pas les cheveux des filles?...

"Aaannnhhh... merde..."

Orlan reprend son calme, aussi rapidement qu'il s'était emporté, c'en est presque pas humain. Elle, toujours agenouillée, rageuse, décide de répliquer; et pas vraiment dans des termes fleuris.

*PAC*

Trop tard pour se la ramener, un choc derrière elle; elle tombe en avant. Visiblement Tibor vient encore de la sauver "a sa façon". Elle reste étalée là, haineuse, les poings serrés, tremblante...

Ligotée comme un sauciflard, Paris, toujours couchée par terre sur le ventre, relève les... le regard vers Gianna, Orlan, tout ça. A la mention de "l'autre demeurée", elle rit un peu pour elle même, mais putain ! Elle lui pique encore la vedette ! C'est toujours comme ça avec elle, y en a marre ! On va encore lui dire qu'elle est un paysage, après, mais Paris, c'est un portrait qu'elle veut être ! Un portrait, merde !
La borgne profite de la diversion pour essayer de défaire ses liens discrètement, mais quand on a les pieds attachés aux mains, le tout dans le dos, et cinq mecs armés alentours, c'est pas simple.
Voyant qu'elle n'arrive à rien, elle fait ce qu'elle peut pour attirer l'attention :

Cinq lunes ? *Keuf*keuf* HAHA ! CA FAIT UNE LUNE PAR TÊTE DE PIOCHE !! HAHA ! NULLOS !

Mais aussitôt que quelques regards se tournent vers elle, la borgne change de refrain. C'est ça qu'il y a de pratique avec les faux durs : pas besoin de cogner jusqu'à ce qu'ils ferment leur gueule, une fois suffit. Alors elle se tortille par terre, la borgne, on dirait un vermiceau, et elle rampe comme elle peut vers Orlan, sans arriver à rien.

ÔôôÔÔôôôÔÔÔôôôôô, gRRRRRaaaaand Orlan Razul ! MERCI ! MERCI POUR TA MISERICORDE ! Tu... tu es grand, ET BEAU ! Laisse moi nettoyer tes chaussures !

A moins d'un mètre, elle commence à tirer la lange pour essayer de lécher les pompes d'Orlan, mais elle est encore un peu loin, même si Paris a la langue bien pendue.

Gloire à l'Ordre ! Gloire à Orlan Razul ! Ooooohh, Orlan, mon sauveur ! Oh, je te suis redevable pour cinq l... A VIE ! COMMANDE ET J'OBEIRAI ! A la mine, t'as dit ? A la mine ce sera !

... et si personne ne l'interrompt, ça peut durer encore un moment.

Ca tourne un peu dans sa tête, c'est le coup de crosse... Nan elle est mal tombée aussi, elle sent qu'un truc va pas. Ca gueule... C'est Paris, elle est encore en train de se la ramener. Paris chérie, grille pas ton joker, sinon c'est tatie Gianna qui te trouve une nouvelle sentance. Ouch... Laisse tomber Paris pour l'instant, elle est sauvée.

La brune essaie de se redresser, elle a du mal, elle sent qu'on se presse a ses cotés. C'est Wolf... Il passe ses bras autour d'elle, elle ne peut pas se lever, il lui chuchote quelque chose, elle comprend pas...

"... Haan chéri... Merde..."

Elle essaie de passer sa main sur sa nuque, histoire de la masser un peu, c'est douloureux c'est clair, t'auras une bosse demain matin.

"... Attend... Aide moi... C'est... Merde Wolf... On s'est foutues dans d'beaux draps cette fois hein..."

Elle rit un peu, essaie de passer son bras autour de l'épaule de son sauveur potentiel.

"... Il m'a pas loupée l'enfoiré... M'bloque pas... Aide moi..."

Tout en tentant de se dépatouiller, elle s'accroche a lui, essaie d'atteindre le creux de son oreille.

Lorsqu'elle le vit s'approcher, Henja lança un regard noir à Wolf mais resta toutefois silencieuse. Elle récupéra Paris et la fit taire par une gifle violente qui lui laissa une belle trace rouge sur le visage...

Tais toi. On t'a assez entendu maintenant.

La croate regarda brièvement son chef, puis s'éloigna en compagnie de sa nouvelle prisonnière, à laquelle elle murmura :

Viens Corav, j'vais t'apprendre c'que c'est que l'Ordre avant que tu partes à la mine...

Sourire penaud pour Henja, Wolf laisse Gianna s'appuyer sur sa main pour se redresser, rajoutant à mi voix.
"Promets moi d'arreter cette fois, vous avez trouvé la limite, pas la peine d'insister."