Gabe creusait le sol verdoyant, juste à l’orée de la forêt au nord est d’Omega Nuke.
Il faisait un temps de chien, il ventait, il pleuvait des cordes, et pire que tout, le ciel se zébrait avec des tonnerres assourdissants.
Il creusait la tombe de Natasha, une jeune fille qu’il n’avait que trop bien connu. Elle gisait paisiblement endormie, à l’ombre d’un arbre, il avait l’impression qu’elle allait s’éveillait d’un instant à l’autre, et sauter à son cou avec un sourire inégalé.
Mais elle était morte, jamais plus cela n’arriverait. Jamais plus elle ne le rejoindrait dans la serre pour s’éteindre passionnément. Jamais plus il n’aurait le plaisir de gouter aux lèvres tièdes et sucrées. Jamais plus sa voix ne chantera, ni ne l’appellera. Elle était morte.
Il n’avait jamais enterré personne auparavant mais la sépulture lui semblait honorable pour accueillir ce corps sans vie. Sans se presser il vint auprès d’elle, l’étreignant comme il l’avait déjà fait pour la déplacer sans la réveiller.
Elle était si froide. Son cœur ne battait plus. Elle dormait d’un sommeil qui ne se terminerait jamais. Un sommeil qui imposé aux éveillés d’être préservé six pieds sous terre, pour qu’ils ne soient pas dérangés par personne.
Doucement il l’allongea dans son dernier lit et entreprit au fur et a mesure de l’inhumer.
Je ne t’avais jamais demandé cela. Quelle idiotie t’aura poussé à en arriver là, Natasha.
Il planta la stèle en bois entre les racines de l’arbre.
Ci git Natasha, habitante d’Omega Nuke, femme aimée et dévouée.
Reposes en paix, puisses tu trouver le bonheur que je ne t’ai pas accordé dans un monde meilleur.
Il retourna à la ville. Tibor lui ouvrit bien vite la porte. Moins vite qu’il ne lui avait apporté le matériel mortuaire dans un Joyeux Enterrement dont il ne chercha et ne rechercherait jamais à connaitre le ton exact, moins encore le sens.
Il entra dans la serre et se dépouilla de ses habits, alla sous la couette pour se réchauffer comme il se pouvait, mais plus jamais, Natasha n’entrerait pour venir le réchauffer. Plus jamais il ne sentirait ses étreintes.
Son odeur charnelle, flottait encore dans la pièce, le hantant, le tourmentant, lui laissant croire que la porte allait s’ouvrir, qu’elle allait apparaitre comme si elle était toujours en vie. Mais plus jamais cela n’arriverait. Elle était morte.