So long Goodbye, Sisters....

Grimpée sur une petite caisse, Cendre-Lune s’affairait à répartir les sacs à charges à peu près égales sur la selle haute de l’imposante monture des sables. Bientôt ils quitteraient Ramdam, étape un peu plus longue que les précédentes, chargée de mauvais souvenirs autant que de bons. Elle avait pourtant fini par s’y faire, c’était rageant de penser que finalement cette ville de débauche en tout genre lui manquerait un peu.
Le principal étant qu’elle quitterait bientôt les lieux avec le meilleur.

Malgré tout elle savait qu’il y aurait dans ce lot d’humains plus dégénérés les uns que les autres certains adieux qui seraient difficiles. A présent chacun foulerait un chemin, une voie différente, une époque entière était désormais révolue.
C’était difficile de faire le tri entre ce qu’elle y gagnait et perdait. Tant de lunes avaient passé depuis son départ des grottes, tant d’évènements avaient prit le pas sur son existence, la ballotant sans ménagement, la forçant dans des rôles qu’elle n’avait pas véritablement choisis.

Shazam était bel et bien mort, et il laissait derrière lui un vide proportionnel à l’emprise qu’il avait eu sur sa vie, sur ses peurs, sur ses choix et sa liberté d’être.
Et même si elle avait tu le viol, l’enfouissant au plus profond de ses dommages collatéraux, la vie présente paraissait envahie d’une telle lumière qu’une autre forme de peur était en train de naître en elle.

Le regard émeraude se posa quelques instant avec tendresse sur Hans qui amenait le reste du matériel, l’esprit toujours en ébullition, puis elle regarda la fameuse Dahlia de Greg en se demandant si elle suffirait à protéger la peau de Yog, la sienne, mais surtout celle, infiniment plus précieuse, de son amant.
C’était une grosse responsabilité, bien plus importante que de protéger les fesses d’un Aaron ou d’un Hurra dont elle n’en avait strictement rien à foutre, même si elle l’avait fait toujours avec sérieux. Peu lui avait importé de mourir jusqu’ici, mais à présent tout était différent.

Les derniers préparatifs touchaient à leurs fins, elle passa derrière Hans, glissant une main discrète sous son tee-shirt, effleurant sa peau du bout des doigts au niveau de la taille puis lui glissa à l’oreille.

Je reviens, j’ai des personnes à qui il faut que je dise au revoir, je peux te laisser finir …

Puis elle se dirigea les mains dans les poches vers le bourg, les yeux à la recherche de cheveux couleur de jais et de cheveux couleur de flammes.

Elle tomba en premier sur Keira. Elle s’approcha calmement tout en se demandant maintenant qu’elle était là comment elle allait aborder la chose sans que cela ne soit trop embarrassant pour toutes les deux.

Pour L’aborigène, la jeune femme s’était toujours montrée passionnée, libre de ses sentiments, de ses larmes, de ses besoins comme de ses forces et pour tout cela elle éprouvait le plus grand respect pour elle, c’était une femme comme elle les aimait, fougueuse mais fière. Keira avait su progresser, prendre en main son destin et avancer sur sa propre route malgré les coups blessants et les bleus de l'âme.
Certes le choix de cet homme en rapport à sa dépendance à la came la laissait toujours perplexe, mais après tout, elle avait prit sur elle de grandir sur les bases de cette relation bancale et elle l'avait plutôt bien assumé.

Elle posa avec précaution une main sur l’épaule de la jeune femme qui lui tournait le dos pour prévenir de sa présence et lui dit.

Euh…Keira…désolée de t'ennuyer, mais...on est sur le départ là. Je tenais à te dire au revoir…petite sœur.

Une fois de plus, elle était baignée dans la pénombre du garage, le nez dans les bécanes, vérifiant pour une énième fois les niveaux, les rouages, la pression des pneus. Jusqu'à la dernière minute, elle voulait profiter de son refuge, de son atelier dans lequel elle avait essayé de ne pas penser à l'absence de son Greg...
Aujourd'hui ces vérifications étaient importantes... Bientôt... Très bientôt ce sera le départ et connaissant les zigues, ils n'iront pas de mains morte sur les embrayages, les freins...euuh...les freins?

Accroupie, elle était entrain de replacer le moteur sur la harley lorsqu'elle sentit la main de Cendre se poser sur son épaule...
Cendre... Amazone à l'état pure... Elle avait toujours voulu lui ressembler un jour... Peut-être bientôt... Fière, forte, dirigeant elle-même sa vie, compatissante lorsqu'il le fallait...Une Femme... Une vraie!
Jamais elle n'oublierai cette soirée de Noël où elle lui avait offert son bijou ancestral... Précieux présent qui était déjà emballé dans son sac, tout à côté de son carnet à dessin et de ses crayons de couleurs.
Resserrant le dernier boulon, elle se redressa, essuyant ses mains sur son vieux chiffon tâché et lui offrit un sourire.

- Salut, Cendre! Bien sûr que tu ne me déranges pas... Jamais, voyons... Ca y est? Vous partez?

La question avait été abrupte mais réaliste. Depuis le temps que le départ était annoncé, son groupe devait être prêt maintenant. Son sourire s'élargit un peu lorsque l'image d'un Hans bougonnant s'imposa à elle. Bah... Cendre arriverait sans mal à le calmer. D'ailleurs, elle avait déjà une idée bien précise de comment elle allait s'y prendre. Elle aurait sans doute fait la même chose... En fait, cela faisait des lunes et des lunes qu'elle usait elle-même de cette méthode-là avec Greg lorsque cela allait pas comme il le voulait... et ça marchait plutôt bien...enfin jusqu'au lendemain matin...
Mûe par un sentiment de perte, elle prit la jeune femme dans ses bras et la serra contre elle dans un élan de fraternité.

- Tu vas me manquer, grande soeur...surtout faites gaffe à vous sur la route, hein?... Et appelle moi de temps en temps... J'essayerai de te répondre même si j'pense qu'ils vont pas me laisser beaucoup de temps de répit...

Ca y était. A quelques détails près, ils partaient de Ramdam. Depuis plusieurs jours, Cendre-Lune et lui s'étaient affairés pour se dégotter un équipement correct ; bien conscient que s'il attendaient le dernier moment, ils n'auraient que les miettes. Si tant est qu'il reste encore des miettes à glaner à ce moment là. Alors qu'il contemplait les harnachements des animaux de bats, il se dit qu'ils ne s'étaient pas trop mal débrouillés même s'il savait pertinemment que sa compagne y était pour la plus grande part... Oui, elle était pour beaucoup pour pas mal de choses. Il laissa divaguer son esprit quelques instant, donnant l'impression d'un regard absent jusqu'à ce que la jeune femme lui annonce qu'elle allait faire un tour.
Il repris conscience de la réalité et la regarda partir du pas décidé et sûr de soi qui était le sien. Oui il allait finir.

Certes, il n'avait eu aucune envie de quitter la ville, il s'y sentait bien. Peut importait les gens, même s'il en était un certain nombre qu'il appréciait, mais outre la fait que le départ signifiait l'abandon des murs sécurisants, cela signifiait surtout qu'il abandonnait la cuisine. Sa cuisine. Bien sûr il allait pouvoir exercer ses talents durant le voyage et bien montrer qu'on pouvait faire beaucoup avec pas grand chose. Mais ça n'aurait rien à voir avec le plaisir qu'il avait à bosser aux cuisines de Ramdam.

Le jeune homme vérifia quelques sangles, accrocha les derniers paquets et s'assis à l'ombre d'un mur, regardant certainement pour la dernière fois les alentours. Feraient il des adieux ? il n'en savait pour le moment rien, de toute façon.

Tout autour de lui la populace s'activait, commençant à réellement prendre conscience d' l'imminence de la fin. Trop tard ? Peut-être. Il les regarda aller et venir, discuter, troquer, hausser la voix. L'heure du chacun pour soi n'allait pas tarder à sonner, silencieusement. Chacun d'eux saurait inconsciemment quand le moment serait venu et il espérait que Cendre-Lune et lui seraient loins à l'heure du tocsin.

Seulement même s'il l'espérait, il savait que ça équivaudrait à être plus où moins paumé en plein désert, dormant à la belle étoile, récupérant du sable par à peu près tous les interstices entre leurs vêtements. A la merci du premier connard venu en mal d'action. Et dire que certains appellent ça l'avanture...

Bien qu’elle était d’ordinaire mal à l’aise et toujours surprise par les élans affectueux si spontanés de la jeune femme, elle répondit cette fois-ci à son étreinte en la serrant à son tour très fort contre elle. Elle savait que c’était sans doute la dernière fois, elle savait que peut-être l’une d’elle perdrait la vie dans les lunes à venir, la pudeur et les convenances n’avaient plus lieu d’être. La colère et la rancœur s’en était allée avec le grand sorcier, la jeune aborigène pouvait enfin se laisser aller à ces gestes simples que le temps lui avait fait oublier. Elle enlaça la jeune femme parfumée de cambouis quelques minutes, le nez frisant sous cette jungle de mèches ondulantes, puis se détachant de son corps pour lui faire face, yeux dans les yeux lui répondit. Le ton de sa voix ne dégageait pas grand espoir de la convaincre de renoncer à son Greg et à ses projets de dément, mais elle ne put s'empêcher de tenter sa chance.

Prends soin de toi aussi ma Belle ! Je tremble en pensant à la voie que tu as choisi de suivre, tu sais pourtant qu’ils sont fous ! Es-tu sure de vouloir les suivre ?
Tu pourrais accomplir tant de chose Keira…à quoi bon semer la désolation dans un monde déjà si desespéré !

Sentant les bras de Cendre se refermer sur elle, elle continua de sourire, légèrement surprise qu'elle le fasse. Cendre n'avait jamais été une démonstratrice et vu les événements de sa vie, cela ne l'avait jamais réellement étonné. En effet, elle s'était toujours demandée pourquoi elle, elle arrivait à avoir des gestes aussi spontanés avec tout ce qui lui était arrivé.. d'abord à La Plage, ensuite avec les Cabochards et enfin à Ramdam... C'était peut-être parce que Greg lui avait offert un cadeau inestimable lors de leur première nuit et qu'il continuait à le faire chaque fois qu'ils étaient seuls... Sous le vernis du camé et du chien fou, il y avait un homme d'une tendresse infinie, un homme attentionné, aimant... Il était devenu au fil des lunes sa drogue à elle. En fait, ils se ressemblaient sur bien des points à bien y réfléchir: Epris de vitesse, désireux d'être libres, un grain de folie, camés jusqu'aux yeux...
La question de la jeune femme ne la surprit pas même si elle en perdit son sourire. Pendant quelques instants, elle ne fit que la scruter. L'aborigène n'avait jamais réellement apprécié le Bassiste du Ramdam Record et n'avait jamais compris pourquoi elle s'était attachée à lui... Comme beaucoup de monde dans la Comm... ou ailleurs... Trell non plus n'avait jamais compris mais lui, c'était différent. Elle l'avait abandonné... A cette pensée, elle eut un pincement au coeur. Elle avait perdu le dernier Cabochard encore en vie... et cela valait peut-être mieux ainsi.
Après un soupire, elle finit par ouvrir la bouche.

- Les suivre? Non mais LE suivre, oui, je suis sûre! Accomplir des choses, dis-tu? Mais quoi, Cendre? Je ne sais que détruire. Là où je mets les pieds, cela tourne toujours à la catastrophe. La seule chose que j'ai réussi à construire, c'est Greg alors j'ai pas envie de le laisser parttir sans moi. D'ailleurs, c'est bien au delà de mes forces... Pourrais-tu laisser Hans s'en aller sans toi maintenant que tu l'as trouvé? Pourquoi aller t'enterrer dans une autre communauté, Cendre? Tu es faite pour être libre, pour parcourir les dunes du désert pas pour t'occuper de je ne sais pas combien de baveux ou d'incapables qui n'arrivent pas à penser par eux-mêmes. Et puis construire quoi? Adam a tord de penser qu'un monde idyllique puisse encore renaître. Il parle de coopération mais il oublie qu'il y aura toujours une personne qui voudra diriger tout le monde... même sous le masque d'un bienfaiteur...
Non je tente ma chance avec eux... Ils sont fous? Hé bien, je considère cela comme mon prix à payer pour retrouver ma liberté... Celle que j'ai perdue, il y a un an maintenant...Peut-être que je ne la retrouverai pas mais au moins, j'aurai essayé...

Manifestement les deux jeunes femmes n’avaient pas la même vision des choses, en tout cas en ce qui concernait le devenir du monde. Pour Cendre il était inacceptable de choisir volontairement l’option facilitée et de baisser les bras sous prétexte que la tâche était ardue. C’était une femme de rigueur prête à agir à sa petite échelle pour préserver cette Terre qu’elle aimait par-dessus tout et retenir encore un peu ce qui pouvait être sauvé, ceux qui pouvaient être sauvés. Elle refusait l’idée de se laisser sombrer dans les sables mouvants de tant de renoncement.
Si elle avait totalement lâché prise jadis, si elle avait laissé le désespoir l’engloutir entièrement, elle ne serait pas là, aujourd’hui, le cœur gonflé d’un espoir nouveau. Le monde était certes rongé par la pourriture et sans doute condamné d’avance sur l’autel de l’égocentrisme humain, mais si tout le monde avait eu cette vision sinistre de l’avenir alors autant en effet en finir immédiatement avec l’humanité toute entière. Mais ce serait renoncer à tous ces sentiments qu’elles partageaient avec les hommes qu’elles aimaient, à quoi bon aimer si on doit se limiter. A quoi bon fouler cette terre au final si ce n’est qu’avec du mépris. Certes ces mêmes pensées l’avaient longtemps traversées, haïssant les mâles pour leur soif de conquête et leur besoin de toujours tout détruire. Mais elle savait à présent qu’il existait autre chose, qu’il y avait encore du bon à cultiver sous peu qu’on gratte un peu.

Moi ?…mais je ne perdrais plus ma liberté Keira, elle est en moi et des murs ne pourront jamais me la prendre, encore moins ceux d’une communauté. Fuir les autres, m’isoler de tout dans de grands espaces tout cela n'a rien à voir avec le fait d'être libre à mes yeux. Je suis restée trop longtemps prisonnière de moi-même, Shazam n'avait rien à y voir et je l'ai compris aujourd'hui.
De plus j’ai fait assez de mal autour de moi par le passé, je veux œuvrer à quelque chose de plus constructif maintenant et avancer en affrontant enfin mes propres choix, mes propres convictions sans aucune excuses.

J’ai déjà emprunté la route que tu t’apprêtes à suivre, j’en ai vu tous les paysages et je sais que cette voie ne m’apportera rien d’autre que de la lassitude et des regrets. J’aspire à la plus belle aventure qui soit ma belle, et cela n’a rien à voir avec des montées d’adrénaline en pensant perdre la vie à chaque seconde, je veux juste savourer le plaisir simple de me lever le matin dans les bras de l’homme que j’aime, savoir que le lendemain j’aurais droit à cette simple routine qui m’a tant manqué pendant des années. Vivre ! C’est ça la plus belle aventure, ni le pouvoir, ni la gloire, ni le jeu….
Mon discours en ferait rire plus d’un, mais peu importe, c’est ma vérité à présent et je compte bien la vivre.

Elle lui prit les mains

Quelques soient tes choix petite sœur je les accepte, je te demande juste de veiller sur ta vie comme je le ferais. Continue d’aimer cet homme si ça te donne le sourire, si ça te donne la force d’avancer encore et toujours, et cela sans te trahir ma belle…Mais jamais ! Jamais, tu ne dois penser que ta vie ne vaut que cela et que tes actions seraient vaines si tu voulais changer ce monde. Tu es importante, je le sais, je l’ai toujours su. Tu es une femme de valeur Keira, n’en doutes pas !

Une femme de valeur... Elle? Elle qui ne savait que chasser et semer le chaos partout où elle passait? Il n'y avait qu'à regarder son passé et les preuves n'en étaient plus que flagrantes... Le massacre de La Plage, la fin des Cabochards, sa capture, son esclavage pendant lequel elle n'avait jamais su rester la gentille petite esclave docile, l'abandon de Trell alors qu'il avait plus que jamais besoin d'elle... D'ailleurs tous ceux qu'elle avait aimé et apprécié l'avaient laissé un jour ou l'autre... Nick, Rag', Madhy, Avril... Il restait bien Trell mais elle le fuyait maintenant. Il venait de lui dire les trois mots qu'elle n'avait jamais voulu entendre... Non, il n'y avait que Greg qui restait invariablement avec elle, qui avait accepté toutes les facettes de sa personnalités... les bonnes comme les mauvaises... les plus adorables comme les plus chiantes... Il connaissait tous ses secrets et jamais il n'avait fui ni lui avait tourné le dos.
Gardant ses mains dans celles de Cendres, elle la regarda longuement, sceptique au possible avant de lui répondre.

- Je ne sais pas de quelle valeur tu parles, grande soeur mais tout ce que je sais, c'est que je ne sais que chasser et réparer des bagnoles... Qu'est-ce que tu veux que je construise avec ça? En plus, j'ai toujours été enfermée quelque part et maintenant, j'ai envie de me réveiller tous les jours dans un autre paysage et surtout dans les bras de Greg... Et s'il faut que j'aille en enfer pour ça, je le ferai... C'est ma liberté à moi... C'est ce que je suis... En tout cas, je ferai attention pour que ça dure le plus longtemps possible, ça c'est clair...

Ses yeux se plissèrent sous le galbe de ses pommettes.

Tu es actrice de ta vie Keira, tu la diriges comme bon te semble, et si tu es capable chaque jour de donner le meilleur de toi-même, alors crois moi, tu influes positivement sur ce monde. J’ai pris des vies jadis, cela compte, c’est un mal que jamais je ne pourrais réparer mais…le bien que je peux faire aujourd’hui comptera aussi.

Elle relâcha les mains aux ongles noircis par la graisse mécanique et lui demanda.

Est-ce que je peux te demander de veiller aussi sur Tabara ? Elle agit parfois, non trop souvent en fait de façon inconsidérée. Le chien fou m’a promis de veiller sur elle, mais j’ignore très franchement si il est digne de confiance…enfin je ne vais pas te refaire un discours sur mon opinion concernant l'usage abusif de la came.

Actrice de sa propre vie?
Elle leva un sourcil de surprise... Et quand avait-elle pû choisir comment mener la vie qu'elle voulait? Jamais... Ah si, le jour où elle avait choisi de rester à Ramdam alors qu'elle aurait pû partir... Le jour où elle s'était rendu compte qu'elle était libre... de ses mouvements. Malheureusement pour elle, Greg lui avait imposé une chaine invisible bien plus forte que celles avec lesquelles il avait lié ses poignets. Que pouvait-elle faire contre cela? Partir? Certes.... Mais à quel prix? Jamais il ne la suivrait elle en abandonnant son groupe... C'était sa croix à elle... Enfin c'était la croix qu'elle avait accepté tacitement sans jamais le lui demander... Mieux valait parfois se taire au lieu d'avoir la vérité toute nue en face... Faire l'autruche avait du bon parfois...
Elle eut un soupire de capitulation.

- Ouais... Je sais... J'aime pas ça non plus. J'ferai gaffe à elle comme je pourrai... Tu sais, elle ne m'aime pas beaucoup... et puis, y a Barbie qui est là aussi... Donc t'inquiète pas... Ca se passera bien pour elle...

Devait-elle rajouter qu'elle avait plus de doute sur son propre sort? Il n'y avait pas grand monde dans le Record qui l'appréciait... Non, il voulait mieux pas le dire à Cendre. Elle se ferait encore plus de mouron et elle avait à gérer tout un groupe de bras cassés. Valait mieux pas en rajouter...