Oasis Orangina Rouge

A fond balle.

L’austin était partie en trombe depuis Ramdam. Elle engloutissait les kilomètres sans discontinuer, Tabi au volant, un sourire d’inquisitrice éclairant son visage tandis que ses petits yeux fixaient attentivement la route.
Elle maîtrisait la caisse depuis le temps qu’elle était conductrice officielle du Ramdam Records.
A ses côtés Hurra concentrait vérifiait le chargeur de son Desert Eagle .50, il n’était pas question de concert ce soir, pas dans un premier temps en tout cas. Ils partaient la-bas pour faire taire une bonne fois pour toute l’écœurante vanité du faux acteur.
Delon avait été signalé à proximité de Ramdam, cette raclure n’avait pas pris la peine de se présenter, tu parles…
C’t’enculé se croyait à l’abri sous sa carapace dégoulinante de condescendance.

J’t’la f’rai bouffer moi, escroc.
Faux artiste.

Derrière eux on entendait Axelle dans le coffre qui verifier sans cesse son nouveau jouet. L’désert crache de jolie chose parfois…
Eirikur, aussi muet qu’excité attendait avec impatience la rencontre, la mort de cette raclure de sapiens…
Greg sifflait sa flasque de whiskey en riant bêtement, il avait bien tiré une première cartouche dans le plafond avant que le regard noir de l’ensemble de l’équipage le dissuade de hurler des champs paillard un flingue à la main.
Selene était concentrée. Comme à son habitude. Froide et calculatrice elle se préparait à l’action.
Restait Barbie, chantant une espèce de chanson insupportablement aigue parlant de playmobil, de bite dans l’cul et de joli coupe de cheveux…

Ca y est, le campement était visible dans le jour naissant.
L’excitation s’empara d’Hurra, faut dire qu’à traîner tout le temps avec des mutants pro-apocalypse et des prêtresses pro-destruction, ca fini par vous motiver à passer à l’acte.
Les mains deviennent moites, les yeux exorbités, le cœur s’accélère, de la sueur coule sur le front qu’il essuie d’un geste rapide de sa manche.

Ok les gars, on s’tient prêts.
Tabi fais un premier passage pendant qu’Axelle les arrose. Les autres, essayez de suivre l’rythme d’la doomeuse.

Comme un enculé d’che fd’orchestre il avait commencé à lancer ses musiciens. Ils connaissaient leurs partitions par cœur, et dans la plaine on entendit une oraison funèbre s’élever de l’austin…

En approchant du campement du gros Delon, Barbie est prise d'une sorte de folie furieuse. Axelle arrose largement le campement avec sa grosse ferraille. Les défenseurs avaient vu approcher l'Austin et s'étaient préparés pour le combat, mais pas assez. Déjà, plusieurs défenseurs tombent au sol.

Puis, les autres membres du Ramdam Records donnent de leurs instruments. Barbie est dans un rêve. Enfin, des vrais Playmobils ! Elle peut enfin leur casser la figure. Elle ne se rend même pas compte qu'elle hurle.

"Prenez ça, putain d'enfoirés d'enculés de Playmobils d'vot' race. Tiens, crevure de chiotte de batard de ta mère, j'te défonce la bite avec mon carreau !"

Elle n'est pas bien sûr de qui s'est pris le carreau dans le bas-ventre, mais il se l'est pris, c'est sûr. Elle recharge machinalement l'arbalète et tire sans s'arrêter.


Un peu plus tard...

Il n'y a plus que des cadavres au sol. Des cadavres qui commencent à sentir mauvais. Barbie veut s'en débarrasser. Elle est toujours en transe. Il faut que les Playmobils disparaissent de la surface de la terre. Déjà, Greg s'attaque à la carcasse de Delon, se taillant un steak dedans. Barbie s'en prend aux restes d'un des compagnons de l'acteur. Puis à ceux d'un autre. Puis à ceux d'un autre. Sa boulimie semble sans fin. Elle s'apprête à s'attaquer à un quatrième cadavre lorsqu'Hurra la retient :

"Mais ça va pas ! Tu vas chopper des salop'ries de maladies à faire un truc pareil !"

Et Tabara de renchérir :

"Et ils sont habités par de mauvais esprits qui risquent de se venger sur ton corps."

Et merde ! Ils avaient probablement raison, les steaks tartares c'est pas bon pour la poupée. Elle le sent rapidement. Barbie court jusqu'à un arbre et se dissimule derrière. Elle revient quelques temps après, l'air contrite.

"Je crois que j'aurai pas du faire ça, j'ai très très mal au ventre..."

Ca recommençait. Ces interminables cahotements huileux.

Cette fois-ci, c’était pire que tout. Les vestiges de nausée hérités d’un récent abus de psychotropes devaient composer avec la promiscuité moite. Hurra Torpedo, narines sanguinolentes et haleine de chacal. Greg, hygiène plus que douteuse et relents pestilentiels. Barbie, mélange de parfum floral à vomir et d’arome de cyprine macérée. Tabara et ses osselets divinatoires emboucanant la barbaque nécrosée. Axelle, encore maculée de nappes de sang séché qui excitaient l’avidité de nos amies les mouches. Avec en main une sulfateuse humant terriblement la rouille et le cambouis. Sélène était clean, mais avait pris la fenêtre.

Dur.

Et, toujours, cette lancinante et abrutissante émanation grasse et carbonée qui émanait de la chaudière mourante de l’Austin.

Dur dur.

***

En bon père de famille sur la route des vacances, le sieur Torpedo se crut obligé de faire un petit jeu. « Devinez qui ont va sécher ? ». Sans doute avait-il oublié qu’il avait lancé le nom de la cible à la cantonade alors que le groupe chargeait la voiture. Mais comme une bonne partie du rock band avait le cervelet aussi cramé que le leader, et la même mémoire de salamandre bipolaire, ils jouèrent. Hurra parla beaucoup. Miasmes. Dur.


Tabara au volant. Chaos, heurts, secousses, lacets. Le mutant fut saisit de nausée alors que Ramdam aurait encore pu être en vue dans le rétroviseur s’il y en avait eu un. Cinq personnes sur la banquette arrière, toute issue vers les fenêtres obstruée. Le triclope ravala neuf fois son vomi, qui perdait progressivement en acidité, petit à petit noyé dans une salive glaireuse.

***

Enfin. A l’horizon, de mornes palmiers. Et une petite et mignonne communauté de tentes. C’est du moins ce qu’annonça Tabara, car, placé comme il était, Eirikur ne voyait pas un grain de sable.

***

Cliquetis de bandes enclenchées. Axelle installait sa faucheuse mécanique. Cliquetis de briquet. Hurra s’allumait un barreau de chaise, dont les effluves se jetteraient à leur tour dans la guerre olfactive qui faisait rage dans l’habitacle. Cliquetis de mâchoires. Merde, Greg commençait sa crise de manque. Une main – dire à qui elle appartenait serait hasardeux – distribua des cachet. Eirikur en avala goulûment. Pour oublier.

***
Acouphène. La donneuse de mort d’Axelle avait parlé. Hurlé. Vrillé les tympans. L’Austin avait frôlé la file de marcheurs. Le premier sang avait été versé.


***

Après tout, les vacances, c’est toujours pareil. On fait la gueule sur la route, mais une fois arrivé, on ne regrette pas.

Greg dit:

Citation :

Le coup de feu parti, tout le groupe regarde Greg de travers.

Ma ?! Yé pensais à un trouc cochon et c'est parti ! hé hé !

Mais le Ramdam Record est habitué à ses membres tous plus barrés les uns que les autres, même si Greg il faut le dire en tient une sévère.

Allez cuve bien mon grand, on doit assainir le paysage radio et j'ai jamais vu un mec assurer autant que toi quand t'es défoncé.
Mais par pitié bordel de merde arréte de confondre ta bite avec ton colt, perdre une groupie je m'en bats la rate mais les bastos ça coute cher.

Hurra enclenche une casette dans l'antique autoradio, un grésillement prélude un gros son de bass puis l'enregistrement du dernier concert de Ramdam Record retentit dans le désert.
Greg emproté par la musique s'assoit sur le rebord de la portiére et la gueule au vent se met à aboyer sous les rires de ses collégues.

Une sacrée bande de tarées....

Axelle Rad dit:

Citation :

Évidemment, après le début de baston de la veille, on a collé Axelle le plus loin possible de Tabara. Jouer les connes c'est bien joli, mais quand y en a une qui conduit et qu'on est coincés à sept dans une caisse minuscule et bardée de flingues, un faux mouvement et c'est le feu d'artifice assuré.

Donc elle est assise dans le coffre ouvert, et sous ses pieds le sable rocailleux défile à grande vitesse, pendant qu'Axelle bricole une sangle pour s'accrocher à la voiture quand elle devra se lever.

Parfois, son regard glisse vers celui d'Eirikur, et un vague sourire se dessine sur son visage - parce que le reste du temps, la pression lui cloue le bec à "la grande gueule" comme on l'appelle déjà, et l'émotion suscitée à l'idée d'inaugurer la tête cracheuse de plomb lui vrille les intestins.

D'ailleurs on approche... elle le sait aux premières mesures qui retentissent. C'est bon, c'est maintenant.
Testant sa sangle, elle se hisse debout et laisse tomber les kilos de la M249 sur le toit. Le bipied la stabilise, elle aligne.

"Putain... quel enr'gistrement dégueu. Si j'attrape le manchot qu'a pris l'son avec ses pieds, ma parole que - oh merde !"

Précipitamment, elle fouille d'une main dans sa besace pour en tirer un micro qu'elle se coince entre les dents. Et tandis que les premiers coups de feu enthousiastes résonnent et que plus loin, ça court dans tous les sens, elle cherche à tâtons le bouton "rec" de sa radio. Hey, on chope pas un sample pareil tous les jours !

Bien entendu, ce serait trop simple : il faut qu'elle ait avalé des champignons une heure plus tôt et que toute la scène se teinte des couleurs invraisemblables d'un soleil bas en plein été, dont les rais gigantesques s'étalent sur un ciel bleu sans limites. Elle vise. La main gauche sur la crosse calée dans son épaule, bringuebalée par les mouvements de la voiture, elle presse la détente.

Entre de courtes rafales et le crépitement des pistolets, on entendra tous types de cris. Les hallucinogènes mettront des mirages partout, et dans ces vastes étendues de sable on verra un plagiste courir vers un mirage pour un dernier surf, on verra un type aux allures dépassées de président français jouer les morts avec un succès prononcé, et quantité d'autres choses merveilleuses que mes camarades raconteront mieux. Le reste de la troupe bourrée d'amphés gueulera comme il se doit, les enceintes boostées de l'Austin apporteront leur lot de cris également, et les dents serrées sur son micro, concentrée sur le viseur, les balles traçantes fumant en de courtes salves vers l'autre troupe plus loin, Axelle ne dira rien, pour une fois.

Tifa Lockhart dit:

Citation :

Effarée, estomaquée, Tifa avait assisté à toute la scène depuis la communauté, bien à l'abri des arcs et des arbalètes du groupe de Delon. Elle avait préféré rester à l'abri des combats mais on avait décidé pour elle qu'il valait mieux qu'elle voit ce qu'était un champ de bataille, des morts, des ... cannibales, ces être humains qui mangeaient d'autres êtres humains, elle les avait en horreur. Cela faisait partie intégrante de sa formation combat qui ferait d'elle la Tifa 3 000 - alors ça oui - ( jeu de mots débile au passage ; ndlr : Latifa Arfaoui et 3 000 pour la trilogie Terminator ^^ ) même si elle n'était pas consentante pour apprendre à se battre, là encore, on avait décidé pour elle, la survie du groupe avant tout. Whad else ?

La main au dessus des yeux, elle voyait une bande de junkees illuminés brailler, gueuler, chanter, vociférer, tirer, allumer sur un fond de musique bruyant le groupe du mystérieux Alain Delon. Où était-il d'ailleurs ? La jeune japonaise ne le voyait pas. Un vieux monsieur élégant et distingué, tel un samourai, un toubib, un battant, un flic, un gitan, un insoumis s'était présenté à eux et leur avait vanté les mérites d'un certain Alain Delon qui n'avait pas pris la peine de venir lui-même. Ce monsieur faisait-il partie des cadavres ?

L'idée qu'un homme puisse parler de lui à la troisième personne n'effleura pas le cerveau de l'asiatique ; ça ne s'était pas vu depuis César, l'Antiquité, comme Delon d'ailleurs, Delon qui jouait César dans Astérix aux jeux Olympiques !

C'est ça Hurra Torpedo ?

Effrayée à l'idée que ces barbares viennent passer du temps en leur compagnie au sein de la communauté mais rassurée qu'ils ne soient pas leurs ennemis, Tifa posa une nouvelle question, curieuse.

Et ils sont tout le temps comme ça ?

Toutefois, le spectacle de cannibalisme qui s'offrait à ses yeux la fit rapidement taire puisqu'elle tomba sur les genoux et vomit ses tripes au sol.

Chemenem dit:

Citation :

Shem s’installa en hauteur afin de profiter d’un si délicieux spectacle. Le désanussé, la sois disant star, qui prenait toute les personnes qu’il croisait pour des groupies en chaleur, allait en prendre plein le cul. Ainsi que sa bande de dégénérés qui lui servaient de fan club, par la même occasion. Peu de choses aurait pu la rendre plus heureuse. Hormis de participer à la fête, avec les gens de Ramdam.

L’austin s’approcha à grande vitesse du campement. Un vent de panique agita celui ci, lorsque que les membres du fan club du tocard se rendirent compte que cela n’était pas une visite de courtoisie, essayant en vain de préparer une défense potable. Mais c’était trop tard, déjà les rafales de balles sortaient de l’austin, et venaient se ficher dans les pantins sans cervelles.

Shem, accrochait au sommet d’un palmier chercha du regard Delon, afin de ne pas manquer une miette du sort qui lui serrai réservé. Mais le sable recouvrait la scène de l’affrontement et rapidement Shem ne réussit à distinguer les détails du combat.

Seule les bruits des armes et les râles d’agonie étaient encore perceptible. Soudain le bruit de armes et de la voiture stoppèrent, le sable soulevé commença à retomber, et la scène redevenait visible.

Les cadavres du fan club ainsi que celui de leur gourou affalés sur le sol, dans des positions toutes plus incongrues les unes que les autres. Et les membres de Ramdam fêtant dignement la disparition d’un des furoncles gangrenant la surface du fract.

Satisfaite, Shem redescendit et parti rejoindre le reste de la troupe

Mikhaïl dit:

Citation :

En prévision de l'attaque de Hurra Torpedo, Mikhaïl avait fait retrancher son groupe dans les ruines de la cité d'Oméga Nuke, suffisamment loin du campement d'Alain Delon afin de ne pas subir de dommages collatéraux. Et lorsqu'il vit enfin s'élever dans le lointain la fumée du véhicule du Ramdam Records, un pâle sourire étira ses lèvres. D'une voix douce et calme, sans se retourner, il s'adressa à ses compagnons :

-Mes amis, veuillez prendre place pour la suite des évènements, je vous prie. Notre ami Hurra Torpedo va nous offrir, en exclusivité et en avant-première, un spectacle unique : la dernière prestation artistique d'Alain Delon. Espérons qu'il fera preuve d'originalité et d'inspiration pour ses ultimes propos, je serai fort déçu s'il se contentait du sempiternel "Qualif artifex pereo".

Puis, sans se hâter, il choisit un endroit confortable et surélevé, et se mit à contempler avec fascination le spectacle qui débutait.

Tabara dit:

Citation :

Gros nuls en vue!

Tabara tappe violemment sur le toit de l'austin pour prévenir toute la joyeuse troupe. Le Ramdam Record est parti en trombe après l'annonce de la cible. Faut dire que la sauce a bien pris : le Torpedo est particulièrement remonté avec le Greg qui le chauffe à mort, Barbie toujours à fond pour casser du playmobile, Axelle pressée de tester son nouveau jouet, Sélène toujours prete à jouer de son arbalète, et Eirikur ben... on n'a pas noté d'amélioration de la haine qu'il vaut au genre humain... au contraire.

La pretresse prend son role à coeur, soucieuse de faire une entrée fracassante.
Pied au plancher à fond les manettes, Tabara lance l'austin qui décolle au détour d'une dune de sable. Le boucan alerte le petit groupe de bipèdes. La bagnole attérit avec fracas sur la piste...
Coup d'oeil furtif dans le rétro :
Oups... on a encore perdu un morceau...

Dommage collatérale, élevons notre esprit et détachons nous de monde bassement matérialiste...
Tabara allume la radio et fait péter le son.

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Eda que ta volonté soit faite!

La Pretresse ferme les yeux et se concentre. Elle visualise la rune appropirée, ou "comment arracher l'ame de la victime en l'envoyant prendre l'air dans les plans infernaux". L'austin dérape, manquant de se renverser plusieurs fois... Derriere, son sillage prend forme et des hurlements surnaturels viennent accompagner le boucan de la fusillade.

Boooooooom!! Blang!

Oups... A c'te fois c'pas nous qu'avons perdu un morceau!

Le pauvre fan club de Delon vient de perdre un membre... Finalement les hurlements de douleur de Keith sortent Tabara de sa transe, qui tappe un joli burn jouant de son frein à main (bon un burn sur du sable.... tabara elle y croit elle ).
La voiture termine sa course folle, les reste du corps du jeune homme coincés dans le garde boue.
La pretresse descend, inspectant le tracé de sa rune.
Pas trop dégeulasse pour une premiere...
s'agenouillant sur le sable, elle commence à incanter, tandis que le Ramdam Racords se jete dans la bataille.

Alain Delon dit:

Citation :

Alain Delon, sans aucune mefiance vis a vis du rocker en survet bleu, dont il va jusqu'a ignorer l'existence, se rejouit de l'arrivee de nouveaux admirateurs desireux de rencontrer leur idole a l'oasis.
Voyant le nuage de poussiere se profiler a l'horison, il dit meme a ses admirateurs reunis autour de lui :

"Voyez, petits hommes, les ecorcheurs reviennent aupres du plus grand acteur de tous les temps, certainement pour proposer une fois encore a Alain Delon de l'escorter dans sa glorieuse tournee mondiale."

Se levant, Alain Delon entreprends de marcher vers le nuage, qui se rapproche drolement vite, suivi de pres par Youenn, Raoh, Sarko et les autres.

Delon est bien trop fier pour l'admettre, mais sa vue et son ouie ne sont plus tres efficaces, aussi ne percoit-il pas le danger, de toutes facons, qui pourrait bien vouloir du mal au plus grand acteur de tous les temps??

Alors que l'Austin fonce sur lui, Delon se tient debout, en plein sur sa route, droit et fier comme Alain Delon, et se prepare a les acceuillir.

C'est Youenn qui, le premier, percoit le danger.

"'Tention 'Lain!"

Fait-il en poussant l'acteur hors de la trajectoire de l'austin, juste avant d'etre percute.

Gravement blesse, Delon se releve peniblement et se dirige vers l'austin, maintenant arretee, du pas ennerve d'Alain Delon, son discours est certainement inaudible pour les assasins, qui ont deja commence a vider leurs chargeurs sur les membres du fan club, maintenant eparpilles et fuyant en tous sens.

"Etes-vous fous, petits hommes?
Lorsqu'on ne sait pas conduire, on fait comme Alain Delon : on prends un chauffeur!
Vous rendez-vous compte que vous avez failli renverser le plus grand acteur de tous les temps??"

Pour toute reponse, l'acteur, incredule, recoit une salve de mitrailleuse en pleine poitrine avant de s'effondrer dans le sable de l'oasis, son dernier geste est d'empoigner une des innombrables photos dedicacees qu'il distribue toujours autour de lui et de regarder son beau visage une derniere fois...

Crissement de pneu, la voiture dérape sur plusieurs mètres laissant une trainée rouge parsemée de diverses viscères éclatées.
Plutôt dégueulasse.

Tabi vient de faire un premier passage, la caisse bringuebale mais elle en garde le contrôle. Quand la voiture expire enfin et s'affale sur ses pneus, la fumée du canon d'Axelle entoure le Records d'une nébuleuse.
Tout l'monde saute à bas de la voiture, plutôt prudent pour la plupart...

Prudent ? Sauf deux petits extrémistes zikos cach'tonné jusqu'aux yeux qui s'approchent en courant de la scène.

Hurra et Riki ont perdu leur sang froid et courent vers le groupe de Fan, la rage dans le regard.

Quand ils sortent enfin du brouillard et de la poussière, c'est pour voir un champs de corps gisant au sol, fauchés par la doomeuse, criblés de balles, de flèches et d'autres objets létaux.

S'approchant de Raoh qui, allongé sur le dos, tenait encore ses tripes dans ses mains une balle de 7.62 l'ayant ouvert comme une flanby, le rockeur lui dit.

eeeeerk...
'tain.
T'es un vrai crado mon gars !
...
pfff...
C'du gachis quand même, fallait être groupie du King et pas Fan du Looser.

s'écartant du pauvre ère agonisant, la curée arrivant dans son dos sous le nom d'Eirikur et de tous les autres, il s'approche vers un homme criblé de balle.
Un moignon de jambe fauché traine à quelques mètres, et commence déjà à se faire attaquer par les petits insectes affamés du coin.
Ca plaira au fan d'Eda ca tient.

Le souffle court, Delon avec ses dernières forces admire une photo dédicacée de sa personne, trop maquillée, tachée de sang.
Une parodie.

Du canon de son flingue il baisse la photo tenue par l'acteur jusqu'à voir les yeux du mourant. Ils brillent toujours de condescendance, même lors que son esprit s'évanouit peu à peu.
La bouche d'Hurra se ressere brutalement, les dents grincent, les extas surement. Ils sent ses dents qui vont explosées, sa machoire qui va se déboiter.

Alors au moment où l'autoproclamé meilleur acteur de tous les temps va pour lancer une ultime réplique, le canon crache la mort.
Et la cervelle hautaine éclabousse la plaine.