Selene
Nombre de messages : 552 Date d'inscription : 05/05/2008
| Sujet: Moon rocks, moon dance Ven 8 Aoû - 1:35 | |
| Moon rocks, moon dance La pleine Lune est dans le ciel, et Il n’est plus un homme.
Le campement du soir était calme, une fois n’est pas coutume. Selene avait trouvé le repos. Un caquetage de cloches dehors, comme pour provoquer les chiens de l’Enfer. Elle se réveilla.
Le pan de la tente se souleva dans un froissement discret. Le Soleil descendait, éteignait les bûchers, les esprits magenta emplissaient les cieux. Fléau et Chaos, fils amants mortels, se levaient à ses pieds. La pleine Lune revenait. Et pour la transition… Nuit noire. Le craquement ne provenait pas du feu. Si les murmures des vents pouvaient s’effacer à travers les dunes, les hurlements des colères meurtrières ne pouvaient être apaisés. La silhouette animale bondit, trop tard, elle ne pouvait plus partir. La prière fut vaine. Comme toujours, les iris glacials s’animèrent d’une folle flamme d’acier. Il se reflétait dans la pupille presque envahie. Le diaphane de la peau de la mortelle contrastait avec la fourrure obscure et épaisse. Les yeux ambrés la scrutaient, alors qu’elle parcourait son dos fauve et noir, la ligne bien plus sombre des pattes avant. Prédateur. La babine se retroussa, découvrant les canines suintantes, laissant deviner la mâchoire rosée. Oreilles pointées en avant.
Elle le défia.
Mais au regard meurtrier, il grogna, les crocs carmins, lui jouant ses yeux assassins. Sinistre dédain. Il tournait, l’encerclait, prisonnière, provoquant maladies érotiques et hurlements muets, où le sexe et la Mort se soumettent. Les feux faisaient une danse impie dans les yeux trop bleus, étourdissement. Les sirènes nocturnes étiraient leur chant, fêtardes, jusque sur les plaines, au plus profond des forêts, au plus haut des montagnes.
Silence !
Un caquetage de cloches dehors qui s’éteint. Un dernier nuage. La pleine Lune régnait resplendissante dans le ciel étoilé.
Selene tourna la tête. Le loup avait disparu. Elle haletait.
Là-haut, la Déesse était entourée de fumées rougeâtres, blessures de sang. Même la Mort était pâle en comparaison de la souillure de sa splendeur. Allumant désormais les sphères les plus sombres ; on entendait le loup hurler pour elle. Parangon du vice et de la vertu à la fois, elle enchantait, flamboyante, chaque homme à l’instinct animal. Elle avait, elle, gagné la rémission de Destinée, mais la fille de la nuit et du chaos les avait condamnés, tous, d’un châtiment aveugle et fatal. Ils mourraient.
Selene retourna dans la tente. Chaleur. Sueur. Au sol, une peau de loup reposait.
Il était mort.
Soir de deuil. | |
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